Le monument aux morts de Stenay
Sommaire
- Historique
- Cadre réglementaire
- Comité du monument
- Choix des prestataires
- Financement du M.A.M.
- Implantation et inauguration du M.A.M.
- Esthétique et symbolique du M.A.M.
1re partie
- Historique
Les Monuments aux morts apparaissent après la guerre de 1870 mais ils sont érigés, dans leur grande majorité, après celle de 1914-1918. La loi du 25 octobre 1919, imposait aux municipalités de recenser les morts pour la France de leur commune et d’élaborer un Livre d’Or à leur gloire et à leur mémoire. Pour prétendre figurer sur ce Livre d’Or, il fallait que la personne concernée réponde aux critères suivants :
Être déclarée « Mort pour la France »
Être née dans la commune, ou
Être légalement domiciliée dans la commune, le jour de la mobilisation générale.
Après validation, tous les Livres d’Or ont été archivés au Panthéon ; une copie a été remise à chaque commune.
Il apparut très rapidement indispensable d’adjoindre à ce Livre d’Or, qui finissait au fond d’un tiroir et que personne ne consultait, un édifice, qui serait élevé près d’un lieu de vie, qui rassemblerait la population autour du souvenir de ceux qui ne reviendront plus, et sur lequel serait gravé le nom des enfants de la commune qui se sont sacrifiés pour le pays.
Les monuments aux morts, œuvres plus ou moins complexes, ont été et sont encore érigés par les collectivités territoriales (le plus souvent les communes) pour honorer la mémoire de leurs concitoyens morts pour la France. Étant pour la plupart d’entre eux, des biens communaux, ils relèvent juridiquement de la compétence des municipalités (quelques fois des instances cantonales). Au fil des années et des conflits, la liste des noms inscrits sur les M.A.M. s’est allongée.
Témoins de l’histoire très souvent méconnus, les M.A.M. sont les révélateurs d’un état d’esprit, d’une vision artistique et de la vie des communes. Ils restent parfois les seules traces visibles de familles disparues.
- Cadre réglementaire
Textes réglementant l’édification des M.A.M.
Ordonnance du 10 juillet 1816 ; elle prescrit que l’érection de monuments commémoratifs dans un lieu public, ne peut se faire qu’après autorisation par décret.
Loi du 9 décembre 1905, dite loi de séparation des Églises et de l’État ; elle interdit d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou sur quelques emplacements publics que ce soit.
Loi du 29 décembre 1915 ; elle réglemente l’érection de monuments dans les cimetières militaires.
Loi du 30 mai 1916 ; elle donne des indications sur les comités autorisés à lancer des souscriptions publiques.
Loi du 18 avril 1919 ; elle donne des précisions sur la distinction à faire entre monument funéraire et monument commémoratif.
Loi du 16 mai 1919 ; elle accorde aux communes qui en font la demande la fourniture gratuite de trophées de guerre destinés à orner les monuments.
Loi du 25 octobre 1919 ; elle accorde une subvention aux communes, en proportion de l’effort qu’elles feront pour glorifier les héros morts pour la France.
Circulaire du 10 mai 1920 ; elle concerne la création d’une commission artistique dans chaque département pour juger de la qualité des M.A.M et de leur financement.
Circulaire du 12 juillet 1920 ; elle concerne les adjudications et marchés de gré à gré pour la construction des M.A.M.
Loi du 31 juillet 1920 : elle concerne le calcul des subventions.
Décret du 15 juillet 1922 ; il accorde compétence aux préfets pour statuer sur l’érection des M.A.M.
Circulaire du 5 septembre 1922 ; elle rappelle aux préfets la réglementation en matière de monuments historiques et son application aux M.A.M.
Loi du 30 juin 1923 ; elle exonère de taxes et impôts, la totalité des actes concernant l’érection des M.A.M. et donne la possibilité de concessions gratuites par l’État, aux communes, de terrains de son domaine privé, pour l’édification de M.A.M.
Loi du 29 avril 1925 ; elle supprime totalement les subventions de l’État attribuées aux communes par la loi de finances du 31 juillet 1920.