La 87e brigade en Woëvre et dans les Hauts de Meuse
Après la bataille de Champagne, la 4e division est mise au repos, du 24 au 29 mars 1915, dans les cantonnements suivants :
- Q.G de la 4e D.I. à Herpont,
- 7e brigade ;
- E.M. à la Chapelle,
- 91e R.I. à Saint-Mard-sur-Auve
- 147e R.I. à La Chapelle-Felcourt.
- 87e brigade ;
- E.M. à Herpont
- 120e R.I. à Herpont
- 9e B.C.P. à Dommartin-sur-Yèvre
- 18e B.C.P. à Dommartin-sur-Yèvre.
- 42e R.A.C. à Sivry-sur-Ante et à Braux-Saint-Rémy.
Pendant cette période, la division se reconstitue en hommes et en matériel.
À partir du 30, elle se porte, par étapes, sur les Hauts-de-Meuse et dans la Woëvre. Le 4 avril, toutes les unités ont rejoint leurs lieux de destination.


Secteur de Pintheville (4 au 14 avril 1915)
Le 1er C.A., le 2e C.A., la division de marche de Verdun, la 1re division de cavalerie, l’artillerie lourde d’armée et un service d’aviation, constituent un détachement d’armée sous le commandement du général Gérard. Ce détachement est chargé d’éloigner l’ennemi des Hauts de Meuse. La 4e D.I. est placée sous les ordres du général commandant le 1er C.A.
Dans la journée du 4 avril, les unités occupent les cantonnements suivants :
- Q.G de la division à Ronvaux, P.C. à Ville-en-Woëvre.
- 7e brigade ;
- E.M. aux abris de Manheulles,
- 91e R.I. aux abris de Manheulles,
- 147e R.I. aux abris de Noire-Haye et du bois de Ville
- 87e brigade ;
- E.M. à Sommedieue,
- 120e R.I. à Sommedieue
- 9e B.C.P. à Sommedieue,
- 18e B.C.P. aux abris de la Béholle et de Chiffour,
- 42e R.A.C. à Ronvaux.
Le 5 avril, la 7e brigade oriente le 91e R.I. sur Maizeray. Après une préparation d’artillerie dont les effets n’ont pu être appréciés en raison de la distance, l’attaque est lancée sur les tranchées allemandes situées à 600 mètres du point de départ. Elle ne réussit que partiellement et bute sur les défenses ennemies fortement organisées. Les bataillons décimés se retranchent sur une position de repli. Pendant cette opération, la 87e brigade se tient en 2e ligne.
Le 6 avril, le 147e R.I. est lancé sur Pareid. Pour détourner l’attention de l’ennemi, le 91e R.I., assisté du 18e B.C.P., mène un coup de main sur Maizeray. Bien sûr, cette attaque de diversion est stoppée, mais elle oblige l’ennemi à diviser ses moyens.
Après une progression assez facile, au début de l’attaque, le 147e R.I. est bloqué au moment où il atteint les premières hauteurs, à 300 mètres de la lisière ouest du village.
Les 9e et 18e B.C.P., mis à la disposition du colonel Blondin, ont participé partiellement à ces attaques.

Source : Mémoire des Hommes
Le lendemain, la journée est employée à l’organisation et au renforcement du terrain conquis. Vers 14 heures, le 120e R.I. qui a relevé le 91e R.I., et le 9e B.C.P., couvrent le mouvement du 72e R.I. La 3e D.I. n’ayant pu déboucher de sa 1re ligne, la 4e D.I. reste sur ses positions.
Dans la nuit du 7 au 8 avril, le 120e R.I. et le 9e B.C.P. ont progressé d’une cinquantaine de mètres vers les réseaux de fils de fer allemands.
Pintheville, siège d’importants mouvements de batteries françaises, subit un bombardement méthodique et continu.
Pendant toute la journée du 8, les artilleries de campagne et lourde ont tiré sur les réseaux ennemis pour pratiquer des brèches et pour détruire le blockhaus, à l’ouest de Maizeray, qui couvre le flanc de l’ennemi.
Dans la nuit du 8 au 9, le 147e R.I. est relevé ; la 87e brigade occupe seule le secteur. Le 120e R.I. réussit à créer un passage dans le premier réseau de fils de fer et à étendre son front jusqu’aux positions de la 3e D.I.
Toutes les batteries de la 3e D.I. entourent le village de Pintheville. Les contrebatteries ennemies déversent des tonnes d’obus sur le bourg qui n’est plus qu’un champ de ruines. Les tranchées de 1religne française font l’objet d’un bombardement efficace par obus de 7.7cm et par canon révolver.
Dans la nuit du 10 au 11 avril, les bataillons de chasseurs sont ramenés au bois de Manheulles ; le 120e R.I. reste seul face à Maizeray.
Le 11 avril, trente soldats du 120e R.I. sont victimes d’un tir fratricide causé par l’artillerie de la division. Dans la nuit, les chasseurs sont amenés sur Pintheville pour appuyer l’attaque prévue pour le 120e R.I.
L’attaque prévue pour le 12 ne peut être lancée que si les brèches sur les réseaux de fils de fer ont pu être réalisées par l’artillerie de campagne, et la destruction du blockhaus par les mortiers de 220 est effective.
Attaque de gauche
Un bataillon du 120e R.I., appuyé par 3 compagnies de chasseurs s’élancent en plusieurs vagues vers la brèche 17. Dans un bel élan, la 3e compagnie(1) (Lieutenant Dechin) se dirige vers cette brèche. Une fraction réussit à traverser le réseau par le passage ainsi créé et se jette dans la tranchée ennemie. Le reste de la compagnie manque son objectif et se retrouve coincé dans le réseau intact. Les autres vagues d’assaut s’élancent à leur tour mais sont rapidement clouées au sol par le feu violent des mitrailleuses ennemies et des canons révolvers. Dans la journée, des patrouilles se sont approchées de la tranchée où les éléments de la première vague s’étaient jetés. En l’absence de bruit de lutte, il leur fallut bien admettre que ces éléments avaient été tués ou capturés.
Attaque du blockhaus
Bien que très endommagé, le blockhaus reste encore opérationnel et les assaillants ne purent que s’en approcher sans toutefois l’enlever.
Attaque de droite
En raison de la réception tardive de l’ordre d’attaque, le mouvement en avant des chasseurs n’a pu se déclencher que plus de dix minutes après la cessation du tir d’artillerie. L’ennemi qui a repris ses positions, exécute un tir de barrage impressionnant qui cloue sur place la 1re vague d’assaut. L’attaque prise dans un cercle de feu s’arrête aussitôt et ne peut être reprise. Les chasseurs retournent dans leurs tranchées.
Le 13 avril, une nouvelle tentative de création de brèches et d’attaque d’infanterie ne donne pas plus de résultats.
Dans la nuit du 13 au 14, le 147e R.I. relève le 120e R.I. et 8 compagnies de Chasseurs. Les 4 autres compagnies du 18e B.C.P. quittent Pintheville pour Watronville, le 14 au soir.
La 7e brigade reprend les travaux commencés par la 87e, en face de Maizeray et de Pareid.

Source : Mémoire des Hommes
42e R.A.C.
Le 4 avril, le régiment fait partie du détachement d’armée Gérard. L’artillerie lourde est mise en position à Braquis, à Hennemont et à Hannoncelles. La 4e division attaquera sur le front Maizeray-Pareid ; la 1re division, celui du bois de Clairs chênes- bois de Pareid et bois de Parfondrupt. L’artillerie de la 4e division reçoit pour mission d’appuyer l’attaque de la 1re D.I. Deux groupes sont chargés de créer des brèches dans les réseaux de fils de fer pendant que le 3earrosera les positions ennemies.
Le 5 avril, les batteries terminent leurs réglages et effectuent des tirs de brèche sur le front de la 1re D.I.
Le 6 avril, le 42e R.A. C. oriente les pièces du 3e groupe sur les tranchées et les réseaux à l’ouest de Pareid
Le 7 avril, le 3e groupe du 42e R.A.C et le 2e groupe du 17e R.A.C. appuient les attaques de la 4e D.I. Les deux autres groupes du 42eR.A.C. restent en soutien de la 1re D.I.
Au vu de la difficulté à créer des brèches, 4 batteries sont approchées à moins de 2000 mètres des lignes allemandes pour faciliter la création de passages dans les réseaux. Le mouvement se fait de nuit.
Le 8 avril, ces batteries sont en position et commencent de bonne heure leur travail de destruction. La 1re batterie du 42e R.A.C. qui est en position découverte et qui n’a pas eu le temps de consolider ses abris est fortement prise à partie par des pièces de 7.7 cm qui tirent à vue sur elle. Vers 9 heures plusieurs servants sont tués ou blessés. La batterie ne peut plus remplir sa mission.
Le 11 avril, le 42e R.A.C. repasse sous les ordres directs du 2e C.A. Il continue ses tirs pour élargir les brèches dans les réseaux et pour démolir les parapets et les organes de flanquement ennemis, pendant que l’artillerie lourde exécute des tirs de contre-batterie.
À partir du 13 avril, les attaques sont reprises mais l’inefficacité de l’artillerie lourde, oblige l’artillerie de campagne à réaliser des tirs de contre-batterie dans la zone des opérations.
Le 17 avril, le régiment change de position et se remet à la disposition de la 4e D.I.