Poème extrait de l’hebdomadaire La Croix du 12/02/1919 . Le nom de l’auteur n’est pas noté sur le document qui a été publié dans l’encart “Montmédy” de l’hebdomadaire.
Mon vieil ami,
Ainsi, quatre ans et plus, sous la botte teutonne ! Ces quatre ans sont un siècle, et que Dieu me pardonne, Mais quand je pense à ce que nous avons souffert Je me dis : Est-il rien de plus dur en enfer ?
Louis Aragon est né à Paris, le 3 octobre 1897, et mort dans la même ville, le 24 décembre 1982. Poète, romancier et journaliste, il formait avec l’écrivaine Elsa Triolet un couple emblématique de la littérature française du XXe siècle. Bien connu pour son engagement et son soutien au Parti communiste français, ses textes furent repris et mis en musique par des chanteurs engagés comme Léo Ferré et Jean Ferrat qui permirent de les faire connaitre au grand public.
John Alexander McCRAE (30 novembre 1872–28 janvier 1918) était un médecin canadien qui combattit sur le front occidental en 1914. C’est en avril 1915, depuis son poste médical situé sur les berges de l’Yser, qu’il vit les coquelicots pousser parmi les croix du cimetière et entendit le cri des oiseaux mêlé au bruit des explosions. Cette perception de la vie au milieu de la mort l’incita à écrire son poème. Il est mort de pneumonie en 1918. Son recueil de poésies a été édité en 1919. Il s’agit du poème le plus connu de toute l’histoire de la première guerre mondiale, encore aujourd’hui enseigné aux élèves britanniques. Le coquelicot est depuis l’emblème de la mémoire des britanniques aux morts du conflit de la première guerre mondiale.
I have a rendezvous with Death At some disputed barricade, When Spring comes back with rustling shade And apple blossoms fill the air I have a rendezvous with Death When Spring brings back blue days and fair.
Inévitable écho de leurs agissements, Si ma plume du moins écarte les injures, Par eux cent fois meurtri jusqu’aux ressentiments, Je veux leur infliger d’opiniâtre blessures.
Un trait peint la valeur des meilleurs Allemands : S’ils ont l’œil arrogant, ils n’ont pas les mains pures. Leur torche avait jonché le temple de fragments Où du style et des arts émergeaient les brisures.