Le 120e R.I. pendant la campagne 1914-1918

Au début d’octobre 1913, le 120e R.I., en exécution du nouveau plan de mobilisation, quitte ses garnisons de Péronne et Saint-Denis pour rejoindre Stenay. Cette action est motivée par la crainte d’une attaque imminente de l’Allemagne, et le besoin de renforcer les troupes de couverture à la frontière de l’Est.
Le régiment obéit aux ordres du lieutenant-colonel Mangin. Il forme avec les 9e et 18e B.C.P. la toute nouvelle 87e brigade dont le chef, le général Cordonnier, et l’état-major, stationnent également à Stenay.
Couverture (31 juil. au 14 août 1914)
Le 31 juillet 1914, l’ordre de mise en place pour la couverture arrive au chef de corps.
Le 10 août, le régiment participe à la bataille de Mangiennes où, avec le concours du 42e R.A.C., il neutralise une batterie de canons de 7,7 cm et met en fuite une unité de cavalerie allemande.
Combat de Bellefontaine (21 au 23 août 1914)
Le 22 août, le 120e R.I. qui se trouve en avant garde de la 4e division se dirige vers Neufchâteau. Arrivé à Bellefontaine, le chef de corps est informé par des cavaliers du 19e R.C.C. que les Allemands tiennent Tintigny et que de nombreuses troupes se trouvent sur Poncelle et Sainte-Marie. Le régiment organise la défense du village. Deux bataillons sont envoyés vers Tintigny pendant que le troisième reste dans Bellefontaine. Ces deux bataillons sont aussitôt pris sous le feu de l’infanterie allemande placée au sud de Tintigny.
Pendant toute la matinée, le 120e R.I. va lutter seul contre les vagues d’assaut ennemies de l’I.D.11. et la cavalerie de la K.D.3.
En début d’après-midi, un bataillon du 147e R.I. vient porter son appui sur la gauche du régiment. Un peu plus tard, ce sont 4 compagnies des 9e et 18e B.C.P qui se lancent en contre-attaque dans le bois de Tintigny, sur la droite du régiment.
En fin de journée, accusant de nombreuses pertes et complètement exténué, le 120e R.I. est relevé par le 18e B.C.P.
Le combat de Bellefontaine est une demi-victoire française car, si le village a été tenu, la mission sur Neufchâteau n’a pas été remplie.
Bataille de la Marne (5 au 11 sept. 1914)
Après la bataille des frontières, les troupes françaises se replient en bon ordre vers la Marne. Le colonel Mangin prend le commandement de la 87e brigade, le 1er septembre à la place du général Cordonnier lui-même promu à la tête de la 3e division. Le lieutenant-colonel Girard, venu du 18e B.C.P., devient chef de corps du 120e R.I.
Le 6 septembre, sur ordre du G.Q.G., le régiment cesse de reculer et se prépare à défendre les passages sur la Saulx et sur le canal de la Marne au Rhin. Il surveille l’intervalle Andernay-ferme d’Ajot, en liaison à l’est avec le 6e C.A. et à l’ouest avec le 18e B.C.P.
Sa mission consiste à tenir à tout prix sur son front pendant la contre-attaque franco-britannique sur l’Ourcq.
Du 6 au 11 septembre, la pression allemande sur le front du 120e R.I. est terrible, obligeant le régiment à abandonner Sermaize et à se retrancher dans les bois de Cheminon puis de Maurupt.
Heureusement, la percée franco-britannique sur l’Ourcq conduit l’ennemi à retraiter vers le Nord.
À partir du 12 septembre, le 120e R.I. participe, conjointement aux autres unités du 2e C.A., à la poursuite de l’ennemi dans la direction de Sainte-Menehould et de Vienne-le-Château.
Combats d’Argonne (15 sept. au 18 fev. 1914)
La poursuite de l’ennemi par le 2e C.A. se termine en Argonne, le 15 septembre 1914. Pendant leur retraite, les Allemands ont fait aménager, par leurs troupes de réserve, une solide ligne de défense.
Après avoir tenté, sans succès, de déloger l’ennemi de Servon et de Binarville, c’est dans le bois de la Gruerie que le 120e R.I. va expérimenter la guerre de tranchées où tout reste à construire. Quand il ne se trouve pas en 1re ligne, le régiment prend ses repos à La Placardelle ou à Florent. Il organise alors des positions défensives de repli.
À 8 reprises, le 120e R.I. remontra en ligne dans le secteur de Bagatelle et de Fontaine-Madame. Les mauvaises conditions climatiques et le manque d’hygiène sont les vecteurs de graves maladies.
Le régiment reste en ligne, en Argonne, jusqu’au 18 janvier 1915. Il occupe ensuite une position de réserve à La Chalade jusqu’au 18 février.
Bataille de Champagne (1er au 24 mars 1915)
À partir du 23 février, le 120e R.I. fait mouvement vers Somme-Tourbe pour participer à une offensive en Champagne.
Le 1er mars, le régiment participe conjointement avec le 51e R.I. à une attaque dans la région des deux mamelles, au nord de Mesnil-les-Hurlus. Le lendemain, une attaque générale est lancée dans le secteur de Beauséjour, cote 196 ; l’offensive réussit mais le succès est mitigé.
Le 3 mars, l’ennemi réagit après s’être considérablement renforcé mais il ne peut conserver le terrain qu’il a repris.
Du 4 au 9 mars, le régiment tient et organise les positions conquises. Il est relevé le 10 mars et se reconstitue aux abris de Somme-Tourbe.
Le 17 mars, il remonte en ligne et relève le 91e R.I. dans les tranchées au nord de Mesnil-les-Hurlus. En liaison avec le 147e R.I., il encadre le bois trapèze. Ce secteur en voie d’aménagement fait l’objet d’un bombardement incessant. Le 120e R.I. tient malgré tout ses positions et s’y installe solidement. Il réussit même quelques coups de main spectaculaires.
Le 24 mars, le régiment est relevé et se porte aux abris de Somme-Tourbe où sa 1re campagne de Champagne se termine.
Secteur de Pintheville
Le 7 avril, le 120e R.I. arrive à Pintheville. Les 1er et 2e bataillons occupent, en 1re ligne, des positions à droite et à gauche de la route Verdun- Metz. Le 3e bataillon reste en réserve à Pintheville.
Du 8 au 11 avril, le régiment creuse des tranchées en avant de la 1religne, dans le but de s’approcher des défenses accessoires ennemies.
Le 12 avril, une attaque générale est lancée mais l’absence de brèches dans les réseaux ennemis, la stoppe net. Seule, une fraction de la 3e compagnie réussit à atteindre les tranchées adverses. Tous ses hommes sont tués ou capturés.
Le 14 avril le régiment est relevé par le 147e R.I.
Secteur de Fresnes-en-Woëvre et Les Éparges
Du 24 avril au 20 juillet 1915, la mission du 120e R.I. sera moins pénible que les précédentes. Il occupe en alternance avec les 9e et 18e B.C.P. les secteurs de Fresnes-en-Woëvre et Trésauvaux. Aucune offensive n’est prévue dans ce secteur, la mission du régiment consiste à se remettre en forme et à contrer toute tentative d’attaque ennemie. Il aménage de nouvelles tranchées avec postes d’écoute et réseaux de fil de fer.
À partir du 22 juillet et jusqu’au 26 septembre, le 120e R.I. occupe le secteur des Éparges, ô combien plus difficiles à tenir que le précédent. Certes, les durs combats de février à avril 1915 sont terminés mais les offensives à outrance ont fait place à la terrible guerre des mines et aux bombardements permanents.
Le 15 septembre, une mine allemande ensevelit 50 soldats du régiment.
Le 26 septembre, le 120e R.I. quitte définitivement le secteur des Éparges pour un court séjour au Bois-Haut à la Calonne.
Le 30 septembre, le régiment prend un peu de repos à Sommedieue.
2e bataille de Champagne ( du 4 oct. au 20 nov. 1915)
Le 2 octobre 1915, le 120e R.I. est transporté par camions dans la région de Sainte-Menehould.
Le 4 octobre, il se porte sur Somme-Suippe où il bivouaque aux abris Cabane et Puits.
Le 8 octobre, dans la soirée, il remplace le 19e R.I. et occupe le secteur du Gril, au nord-est de Perthes. La relève est perturbée par un violent bombardement. Le chef de corps et son porte-drapeau sont grièvement blessés par un obus, tombé sur l’abri dans lequel ils étaient entrés.
À partir du 10 octobre, une série d’attaques et de contre-attaques permet au régiment de gagner 300 mètres de terrain. Dans le secteur du Gril, Français et Allemands consolident leurs positions.
Le 20 octobre, le 120e R.I. est relevé en 1re ligne par les 9e et 18eB.C.P. Il se place dans les anciennes tranchées au nord de Perthes.
Le 25 octobre, le 2e bataillon est mis à la disposition de la 21edivision. Dans la soirée, il monte aux tranchées avec le 64e R.I. et participe à l’assaut de la cote 196. Malgré l’énergie mise en œuvre, l’attaque échoue. La contre-attaque ennemie ne donne pas davantage de résultat.
Les jours suivants, plusieurs offensives sont lancées dans le secteur de la Courtine. Les Allemands ripostent pour reprendre le terrains perdu, sans succès.
Le 5 novembre, le 120e R.I. est relevé et occupe les tranchées au nord de Perthes.
Du 10 au 17 novembre, il reprend le secteur du Gril en remplacement des chasseurs ; la lutte reste très vive.
Le 20 novembre, le régiment quitte la Champagne et va se reconstituer en Meuse.
Occupation du secteur de Troyon (13 janv. au 10 avr. 1916)
À partir du 13 janvier, le 120e R.I. occupe le secteur relativement calme de Troyon et les tranchées au nord de Rouvroy-sur-Meuse. Il y reste jusqu’au 3 février, date à laquelle il s’installe dans le bois de Sélouse.
Le 9 avril, le régiment est relevé à Sélouse par le 366e R.I. Il se porte à Bouquemont et Tilly où il cantonne.
Bataille de Verdun (11 au 27 avril 1916)
Le 11 avril, le 120e R.I. vient cantonner au quartier Bevaux à Verdun. À partir du 12, il monte en ligne. Les 1er et 2e bataillons tiennent le secteur de Vaux-chapitre et le 3e bataillon celui de Fleury.
Le 15 avril, un détachement du 120e R.I. participe à une attaque avec le 36e R.I. Dans le bois de la Caillette, cent mètres de tranchées sont conquis. Le lendemain, une contre-attaque allemande reprend le terrain perdu, obligeant le bataillon très éprouvé à revenir sur ses anciennes tranchées.
Dans les jours qui suivent, plusieurs attaques sont lancées en collaboration avec le 147e R.I. Le but de ces actions est de s’approcher du fort de Douaumont pour tenter de le reprendre à l’ennemi.
Les pertes de part et d’autre sont élevées. Pour la période du 12 au 26 avril, le 120e R.I. comptabilisera plus de 100 tués et 600 blessés et disparus.
Le 27 avril, le régiment cantonne à Landrecourt. Il embarque ensuite en camions pour se porter à Villers-le-Sec.
Occupation d’un secteur dans l’Oise (12 mai au 10 juil. 1916)
Le 12 juillet, le régiment est envoyé dans l’Oise, pour occuper une large zone comprise entre Compiègne et Estrées-Saint-Denis.
Tout le mois de mai est utilisé à reformer les bataillons et à instruire les cadres du régiment.
Le 5 juin, le 120e R.I. se porte sur Moyenville et Conchy-les-Pots. La 87e brigade, dont la composition reste identique à celle d’origine, est mise à la disposition du 2e corps colonial (10e division coloniale).
À partir du 7 juin, le régiment relève dans le secteur du bois des Loges, les 42e et 53e R.I.C. L’endroit est calme et bien aménagé encore qu’il soit plutôt marécageux. Les combats se limitent à quelques échanges de coups de feu lors de rencontres de patrouilles.
Les bataillons se réaménagent en 3 compagnies de fantassins et une compagnie de mitrailleuses. À l’origine, le régiment ne disposait que de 3 sections de mitrailleuses indépendantes.
Le 20 juin, le 120e R.I est relevé par les chasseurs et cantonne à Conchy-les-Pots et Hainvillers. Il quitte la région par voie terrestre, le 29 et se porte sur Crèvecoeur-le-Petit et Wailly. Il restera au repos jusqu’au 11 juillet 1916.
Bataille de la Somme (12 juil. au 25 déc. 1916)
Le 12 juillet 1916, le 120e R.I. se porte sur Oresmaux puis sur Cachy et Hangard où il demeure jusqu’au 16.
Du 17 au 22 juillet, il occupe des baraquements près de Montigny-le-Bretonneux. Il reçoit un peloton de canons de 37 qui est rattaché à la 1re compagnie de mitrailleuses.
Du 23 au 29 juillet, le régiment s’approche de la ligne de front et cantonne à Chuignolles.
Le 2 août, il se met en réserve de division dans les tranchées allemandes qui viennent d’être enlevées par les troupes françaises entre Fay et Dompierre. Le 120e R.I. demeure sur le plateau de Santerre jusqu’au 10 août, employant ses journées à reconstituer les tranchées et ouvrages constamment pilonnés par l’artillerie lourde allemande.
Le 11 août, le régiment relève le 328e R.I. en 1re ligne, dans le secteur de Assevillers-Belloy-en-Santerre. Dans ce secteur nouvellement conquis, l’ennemi arrose le terrain de projectiles de tous calibres. Le régiment coopère avec le 328 à l’enlèvement de la tranchée de Souville. Il est relevé le 16 au soir et cantonne à Wiencourt.
Le 5 septembre, le 120e R.I. remonte en 1re ligne au sud-ouest de Berny-en-Santerre.
Le 6 septembre, il coopère avec le 147e R.I. dans son attaque sur Berny-en-Santerre. Le village est pris mais la position, en flèche, des éléments qui ont pénétré dans le village les rend très vulnérables. Sous la poussée de l’ennemi, ils se replient au sud-ouest du bourg en conservant le terrain conquis.
Le 17 septembre, après une intense préparation d’artillerie, une attaque générale est lancée sur Berny. Un terrible corps à corps se déroule dans le village. L’ennemi a aménagé de nombreux nids de mitrailleuses qui causent beaucoup de pertes dans les bataillons. Dans la soirée, la place est prise, les Allemands se retirent sur Fresnes.
Le 18 septembre, le régiment est relevé. Il embarque, le 19, à destination de Sourdon et Louvrechy. Il y restera jusqu’au 14 octobre.
Il occupe ensuite un secteur relativement calme jusqu’au 25 décembre dans la région d’Estrée, Deniencourt, Berny et Belloy-en-Santerre.
Le 26 décembre le 120e R.I. embarque à Longueau. Il est transporté en Lorraine et cantonne dans la région de Toul, Colombey-les-Belles et Crépey où il restera jusqu’au 26 janvier 1917.
Séjour en Lorraine et en Champagne (26 janv. au 15 avr. 1917)
Le 26 janvier 1917, le 120e R.I. quitte ses cantonnements et occupe par étapes successives une zone comprise entre Baccarat et Lunéville. Situé en arrière du front, il est employé à des travaux d’aménagements défensifs dans le secteur du 40e C.A. Il fait très froid pendant cette période ce qui rend le travail difficile sur un sol en permanence gelé.
À partir du 10 mars, le régiment s’installe à proximité de Toul, dans les baraques Adrian du camp de Bois l’Évêque. Il participe aux entrainements et manœuvres ainsi qu’aux conférences sur les nouvelles techniques de combat.
Le 28 mars, il est transporté par voie ferrée vers Épernay et Dormans puis sur Reims. Il y restera jusqu’au 15 avril 1917.
Combats sur l’Aisne et sur Reims (15 avr. au 15 juil. 1917)
Le 15 avril 1917, le 120e R.I. est mis à la disposition de la Xe armée. Il se rend dans l’Aisne et se tient en réserve d’armée, prêt à exploiter le succès de l’offensive du Chemin des Dames, s’il se produit.
Le 19 avril, il relève le 3e régiment de Zouaves dans la région de Cormicy. Son front s’étend du village de La Neuville à l’écluse de Sapigneul. La région est fortement secouée par la guerre des mines et le bombardement incessant.
Le 25 avril, le régiment est relevé et cantonnera à Châlons-le-Vergeur jusqu’au 2 mai, date à laquelle il retourne en ligne pour remplacer le 328e R.I. dans le secteur de Sapigneul.
Le 4 mai, le 120e R.I. se lance à l’attaque entre Berry-au-Bac et le fort de Brimont, sous couvert d’un violent barrage roulant ; les premières tranchées allemandes sont prises. Deux compagnies s’élancent à l’assaut des tranchées de seconde ligne ennemie mais, laminées par le feu des mitrailleuses, elles se retrouvent cernées et sont faites prisonnières. Les autres compagnies sont obligées d’évacuer les tranchées de l’ ancienne 1re ligne allemande. L’attaque a échoué !
Le 10 mai, le régiment est relevé par le 328e R.I. Il est mis au repos et à l’instruction jusqu’au 14 juillet 1917.
Verdun puis Saint-Mihiel (16 juil. au 9 sept 1917)
Le 16 juillet 1917, le régiment bivouaque dans la région de Rampont. Il est mis à la disposition de la 73e division qui prépare une attaque sur l’effroyable mamelon de la Cote 304. La mission du régiment est de tenir le secteur et de préparer le terrain en prévision de l’offensive qui doit avoir lieu entre la Cote 304 et le Mort-Homme.
Le 9 août, le 120e R.I. est relevé et transporté à Velaines près de Ligny-en-Barrois. Il y restera au repos jusqu’au 14 août. Le lendemain il se porte sur Rupt-devant-Saint-Mihiel.
Du 15 au 25 août, le régiment qui a relevé le 272e R.I., occupe le secteur calme de Bisler-Han, au nord de Koeur-la-Grande.
Le 27 août, il est relevé puis transporté sur Brabant-en-Argonne où il restera jusqu’au 8 septembre.
Le 9 septembre, il bivouaque aux camp des Pommiers d’où il se prépare à entrer en ligne dans le secteur d’Avocourt. Il y restera tout l’hiver.
Occupation du secteur d’Avocourt (10 sept au 28 février 1918)
Le 120e R.I. occupe le secteur d’Avocourt en mettant deux bataillons en ligne pendant que le 3e reste en arrière. Il y a peu d’activité dans ce secteur en dehors de quelques bombardements ponctuels. L’essentiel du travail consiste à reconstituer les tranchées et boyaux minés par les pluies diluviennes qui inondent le plateau pendant cet hiver. Les maladies provoquent plus de victimes que les balles et les obus adverses.
Le 15 février, le régiment est relevé et transporté par voie ferrée dans la région de Bar-le-Duc. Il y restera une semaine.
Séjour à Verdun (15 mars au 17 mai 1918)
Après un séjour d’un mois du côté de Vitry-le-François, où le régiment est mis à l’instruction, le 120e R.I. embarque avec la 4e D.I. et se porte sur Verdun. La division relève la 11e D.I. et occupe le secteur de Louvemont et de la Cote 344.
Le 19 mars, le régiment monte en 1re ligne et s’installe au Fays. La région est complètement dévastée et fait l’objet d’un bombardement incessant au gaz.
Pendant la période du 19 mars au 1er avril, l’ennemi manifeste une grande activité sur Verdun pour obliger l’armée française à étaler ses moyens, alors qu’il lance une vaste offensive sur la Somme.
Le 7 avril, l’ennemi attaque l’ouvrage du Buffle tenu par le 1erbataillon du 120e R.I. La résistance héroïque des défenseurs repousse définitivement l’assaillant.
À partir du 10 avril, le secteur redevient plus calme.
Du 13 au 17 avril, La 4e D.I. est progressivement relevée, par bataillons successifs, par la 52e D.I.
Le 17 mai, le régiment rejoint Verdun et s’embarque pour Baleycourt où il restera à l’instruction jusqu’au 27 mai.
Bataille de l’Ourcq ( 28 mai au 6 juin 1918)
Le 27 mai 1918, le 120e R.I. se porte dans le voisinage de Compiègne. Il est dirigé, le lendemain, sur Neuilly-Saint-Front et la Ferté-Milon puis se tient en réserve de division à Grand-Rozoy et Beulgneux.
Le 30 mai, le régiment est attaqué de front à Grand-Rozoy ; l’ennemi est contenu. Une nouvelle offensive par les flancs contraint le 120eR.I. à retraiter sur Oulchy-le-Château.
Le 31 mai, les Allemands reprennent leurs attaques de front mais sont repoussés. Ils s’infiltrent alors sur les côtés et obligent le régiment à repasser l’Ourcq puis à se replier sur les bois de Latilly-Sommelans.
Le 1er juin, l’ennemi continue sa poussée irrésistible. Le régiment se retire sur Chézy-en-Orxois où il reçoit des renforts.
Le 2 juin, le 120e R.I. s’accroche au terrain ; l’assaillant est bloqué à Chézy. Il tente sans succès de déborder par les flancs.
Le 5 juin, le régiment est relevé par des éléments de la 47e division. Il cantonne à May-en-Multien.
Lors de cette bataille, le 120e R.I. a été confronté à l’un des plus durs affrontements qu’il ait connus. Son héroïsme et sa pugnacité ont contribué à stopper l’ennemi dans sa marche sur Paris.
Du 6 au 14 juin, il est employé à des travaux de défense entre Crouy et Lizy.
À partir du 15 juin, il tient une position en 2e ligne qu’il organise défensivement. Il y restera jusqu’au 11 juillet.
2e bataille de la Marne (17 juil. au 11 août 1918)
Le 12 juillet 1918, le 120e R.I. se porte sur Margny.
Le 17 juillet, il est alerté car les Allemands ont pris pied dans le bois de Condé-en-Brie. Le lendemain, il relève en 2e ligne des bataillons des 25e et 2e R.I.
Dans la nuit du 18 au 19 juillet, le régiment remplace en 1re ligne un détachement du 147e R.I. et occupe les positions de La Chapelle et de Clairefontaine.
Le 20 juillet, le 120e R.I. lance une attaque sur la Bourdonnerie, la Vitarderie et la Marne. L’ennemi s’est replié derrière la rivière en détruisant tous les points de passage. Un détachement du régiment et une équipe de pionniers du génie tentent de réparer une passerelle et de lancer des ponts de bateaux sur la rivière ; ils sont accueillis par un feu nourri de mitrailleuses. La traversée est temporairement ajournée.
Le 22 juillet, le 120e R.I. est remplacé par le 32e R.I. ; il cantonne à Ballue.
Le 25 juillet, la 4e D.I. relève la 73e D.I. Le régiment poursuit la mission précédemment commencée par le 356e R.I. dans la forêt de Ris. Les premières tranchées allemandes sont enlevées mais la progression est vite stoppée par des feux de mitrailleuses invisibles. L’attaque est réitérée le lendemain, vers le ruisseau de la Belle-Aulne, sans plus de succès.
Le 27 juillet, les patrouilles constatent que l’ennemi s’est retiré pendant la nuit. La marche en avant est reprise et les objectifs sont atteints. Le lendemain, la poursuite continue, légèrement ralentie par les foyers de mitrailleuses ennemies placées çà et là sur le trajet.
Le 29 juillet, le régiment essaie, à plusieurs reprises et sans succès, de prendre la lisière sud du bois Meunière. Dans la nuit, le 120e R.I. est relevé par le 147e R.I. et placé en réserve.
Le 2 août, il marche dans les pas du 147e R.I. qui a réussi, sous la pression, à enlever le bois Meunière. La poursuite continue jusqu’à Arcis-le-Ponsard ; l’Ardre est traversé le 4 août.
Le 5 août, les Allemands abandonnent le terrain. Le 120e R.I. les talonne et atteint la Vesle entre Villette et Magneux. Bien sûr, tous les ponts sur la rivière sont détruits et la rive nord, garnie de mitrailleuses ennemies. Tout le Tardenois est enfin libéré.
Le 7 août, le régiment est relevé est ramené progressivement sur la Marne. Il est enlevé en auto, le 11 août, et se rend dans la région de Herpont, Dompierre-le-Château et Noirlieu. Il y restera jusqu’au 13 septembre.
3e bataille de Champagne (15 sept. au 12 oct. 1918)
Le 14 septembre 1918, le 120e R.I. se porte sur Somme-Suippe et sur Tremblay. Il s’installe le 15, dans la région de Mesnil-les-Hurlus, en face de Tahure. C’est un endroit qu’il connait bien puisqu’il y a combattu en 1915.
Jusqu’au 23 septembre, il ne se passe pas grand-chose ; le régiment prépare le terrain pour sa future offensive.
Le 25 septembre, il est relevé et placé en seconde ligne derrière la 3eD.I.
Le 26 septembre, après une formidable préparation d’artillerie, l’armée du général GOURAUD attaque sur tout son front. La 3e D.I. enlève Tahure et ses hauteurs.
Le 29 septembre, la 4e D.I passe en 1re ligne. Le 120e R.I relève des éléments des 87e et 51e R.I. Il se lance, en collaboration avec les chasseurs, à l’attaque de Manre dans les Ardennes. Le lendemain l’ennemi est refoulé jusqu’au village d’Aure, lequel est fortement organisé ; les combats sont âpres. Les Allemands contre-attaquent, sans succès, pour reprendre le terrain perdu et la crête sur laquelle se sont établies quelques unités du 120e R.I.
Le régiment reste en 1re ligne jusqu’au 3 octobre puis cède la place au 87e R.I. Il retourne en arrière, au camp de Paderbonn, où se met au repos jusqu’au 9 octobre. Les jours suivants, il suit le mouvement de la 3e D.I. avant de recevoir sa nouvelle destination.
Le 12 octobre, il rejoint les abris Mollandin et embarque pour la Lorraine à partir du 13.
La campagne de la Marne, la Vesle et la Champagne, de juillet-août 1918, vaudra au 120e R.I. sa 2e citation. Celle-ci lui confèrera le droit au port de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre.
Occupation de la forêt de Parois (17 oct. au 11 nov. 1918)
Le 17 octobre, le 120e R.I. assure la garde d’un secteur de la forêt de Parroy, au nord de Lunéville. La zone est relativement calme, mais étendue. Quelques reconnaissances offensives sont organisées sur la lisière du bois de Blamont mais l’ennemi fuit le combat.
Cette situation dure jusqu’à la signature de l’armistice, le 11 novembre 1918.
Marche vers le Rhin
Conformément aux clauses de l’armistice, le régiment reste sur place durant cinq jours.
Le 17 novembre, le 120e R.I. quitte la forêt de Parroy et se porte sur les organisations défensives abandonnées par l’ennemi. Il passe la frontière près de Xures, traverse les villages de Lagarde et de Bourdonnay.
La marche victorieuse se poursuivra, les jours suivants, sur Sarrebourg, Reichshoffen et Wissembourg. Reçu partout en libérateur, il termine sa course sur le Rhin, récompense suprême après tant de souffrances et d’abnégations.
Source : Historique du 120e R.I., GALLICA BNF