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90e USDI

La 90e division U.S. dans la Grande Guerre.

Insigne de la 90e division U.S.

La 90e division US, de l’armée nationale, est organisée à Camp Travis au Texas en septembre 1917 à partir d’hommes du Texas et d’Oklahoma. Au début 1918, la division est renforcée par un apport de personnel en provenance de ces mêmes états. Plusieurs transferts de soldats vers d’autres unités affaiblissent considérablement la division qui se voit contrainte, en mai 1918, de se compléter avec des recrues non aguerries de l’Illinois, du Minnesota, du Nord et du Sud Dakota.

La 90e division U.S. est commandée par le Major-Général Henry T. Allen.

Major-Général Henry T. Allen, 90e U.S.D.I

Principales composantes de la 90e division US :

  • 179e brigade d’infanterie
    • 357e régiment d’infanterie
    • 358e régiment d’infanterie
    • 344e bataillon de mitrailleuses
  • 180e brigade d’infanterie
    • 359e régiment d’infanterie
    • 360e régiment d’infanterie
    • 345e bataillon de mitrailleuses
  • 165e brigade d’artillerie de campagne
    • 343e régiment d’artillerie (canons de 75)
    • 344e régiment d’artillerie (canons de 75)
    • 345e régiment d’artillerie (canons de 155)
    • 315e batterie de mortiers de tranchée
  • Troupes divisionnaires
    • 343e bataillon de mitrailleuses
    • 315e régiment du génie
    • 315e bataillon de transmission
    • État-major
    • Trains

L’effectif théorique d’une division américaine est de 991 officiers et 27114 sous-officiers et hommes de troupe.

L’armement se compose de 24 obusiers de 155, 48 canons de 75, 12 mortiers de tranchée de 150, 260 mitrailleuses et 16193 fusils

Le 5 juin, la division quitte le Camp Mills et se porte sur Boston, Brooklyn, New York City et Philadelphie. Le 13 juin, les premières unités commencent à embarquer à destination des ports du Havre et de Cherbourg via l’Angleterre ; la totalité de la division arrive en France vers la fin juillet.

L’infanterie et les trains se rendent sur leur secteur d’entrainement à Aignay-le-Duc, suivis en début août par la brigade d’artillerie. Le 17 août, l’infanterie de la 90e division se porte au voisinage de Toul et se met à la disposition de la Ire armée américaine. La brigade d’artillerie, quant à elle, a rejoint le Camp Hunt, à Le Courneau, le 19 juillet, pour un entrainement.

Pendant la nuit du 19 au 20 août, l’infanterie divisionnaire relève la 1re division U.S. dans le secteur de Saizerais. La Ire armée américaine qui s’est organisée le 10 août 1918, reçoit pour première mission de réduire le saillant de Saint-Mihiel et d’assurer la continuité de la ligne de chemin de fer Nancy-Paris, coupée à Saint-Mihiel depuis le 25 septembre 1914. Dans ce secteur, les Allemands occupent deux positions principales qui sont une première ligne avec de forts avants postes dans la vallée de la Woëvre, et la Michel Stellung, composante de la ligne Hindenburg. Les avants postes de cette position s’étendent le long d’une ligne générale Prény – Bois de Grand Fontaine-Rembercourt – Dampvitoux – Jonville – Harville – Etain. La première position est très bien organisée avec un large réseau de fil de fer, des tranchées profondes et bien aménagées, de nombreux abris bétonnés et des emplacements de mitrailleuses. Les autres positions le sont un peu moins mais demeurent tout de même très puissantes. La réduction du saillant de Saint-Mihiel reste une opération à objectifs limités visant simplement assurer la sécurité du flanc droit de la future offensive Meuse-Argonne prévue depuis le 2 septembre. L’attaque sera menée par les Ier, IVe et Ve corps US et par le Ier corps colonial français rattaché à la Ire armée américaine.

Offensive du saillant de Saint-Mihiel

Le 24 août 1918, la 90e division U.S. assure la relève de la 1re division dans le secteur de Villers-en-Haye, anciennement secteur de Saizerais, sur un front de neuf kilomètres. En position au centre droit, la 90e USDI attaque à 5 heures du matin, le 12 septembre, avec 4 régiments en ligne. Le 13, la droite de la division arrive au voisinage de Norroy et sa gauche à l’extrémité nord de la forêt des Venchères. Pendant la nuit du 14, de fortes patrouilles envoyées par la brigade de droite avancent jusqu’à la pente sud de la cote 327 pendant qu’à gauche, l’autre brigade pousse de forts détachements vers le bois, à travers la vallée de la ferme Sainte-Marie, au voisinage des 4 chemins. Le 15 septembre, sur sa lancée, la division atteint la ligne générale Cote 327 – Les huit Chemins – ferme La Souleuvre et consolide ses positions le long de cette ligne.

Réduction du saillant de Saint-Mihiel ABMC34

À partir du 18 septembre, la 90e division U.S. passe sous contrôle du IVe corps qui a relevé le Ier. Le 23 septembre, un raid est lancé contre la Michel Stellung près de Preny. La division reste dans le secteur de Preny pendant le déclenchement de l’attaque générale du 26 septembre. La 90e division est relevée par la 7e division, le 10 octobre, pour prendre part à l’offensive Meuse-Argonne.

Au terme de la campagne de réduction du saillant de Saint-Mihiel, la 90e division U.S. perd 4046 hommes (tués, blessés, disparus et capturés).

Offensive Meuse-Argonne

Après les succès de juillet et août 1918, les Alliés décident, sous l’impulsion du maréchal FOCH, commandant en chef, de lancer une offensive générale sur tout le front occidental.

Offensive générale du 26 septembre 1918

Cette opération d’envergure se déroule en plusieurs temps. Une première attaque est déclenchée le 26 septembre par la IVe armée française du général Gouraud (Champagne) et par les forces expéditionnaires américaines du général Pershing (Saint-Mihiel et Meuse-Argonne). Le 27 septembre, les troupes franco-britanniques s’élancent à l’assaut d’une ligne qui s’étend de l’Oise à la Scarpe et le 28, les forces alliées mènent une action de grande ampleur dans la région d’Ypres.

Les forces américaines sous le commandement de Pershing sont divisées en deux armées distinctes : la Ire armée, sous commandement du général Liggett, se charge du secteur Meuse-Argonne avec pour mission de se rendre maitre de la ligne de chemin de fer Carignan-Sedan-Mézières, important axe de ravitaillement des armées allemandes. La IIe armée, sous commandement du général Bullard, prend comme axe d’attaque la place forte de Metz.

Action de la 1re armée U.S.

Pour protéger la ligne de chemin de fer qui leur permet de ravitailler les troupes qui opèrent au nord-ouest de Sedan, les Allemands construisent pendant plusieurs années une ligne fortifiée très puissante. Dans le secteur Meuse-Argonne, quatre positions défensives se distinguent. La première court juste derrière la ligne de front. La seconde démarre de Montfaucon et traverse l’Argonne au sud d’Apremont. La troisième, connue sous le nom de Kriemhild Stellung, fait partie de la ligne Hindenburg et s’étend depuis le bois de Forêt jusqu’aux points hauts de Cunel et Romagne en incluant les crêtes au nord de Grandpré. La quatrième comprend les hauteurs de Barricourt et se développe vers l’est jusqu’à Buzancy et Thénorgues. Dans les intervalles des trois premières positions, de nombreux ouvrages intermédiaires ont été construits et aménagés en exploitant au mieux la configuration du terrain pour rendre toute attaque ennemie extrêmement difficile. L’importance vitale de la ligne de communication laisse présager que les Allemands la défendront âprement.

Organisations défensives allemandes
Gains réalisés par la 1re armée U.S.

Progression initiale de dix kilomètres et enfoncement de la Kriemhild Stellung pour forcer l’ennemi à quitter la forêt d’Argonne et pour assurer la jonction avec la IVe armée française à Grandpré.

Une seconde attaque sera lancée en direction de la ligne Stenay – Le Chesne avec une percée de seize kilomètres qui permettra de prendre les positions allemandes de flanc, le long de la rivière Aisne, en avant de la IVe armée française, et de nettoyer le chemin pour une avance sécurisée vers Mézières et Sedan. Ces opérations seront accompagnées d’une action de nettoyage des hauteurs à l’est de la Meuse, jusqu’au bois de la Grande Montagne.

En préparation de l’offensive Meuse-Argonne, la Ire armée américaine étend son front depuis Watronville jusqu’à la lisière ouest de la forêt d’Argonne. Le 26 septembre, à 5 h 30, l’attaque est déclenchée avec en ligne, de droite à gauche, les IIIe, Ve et Iercorps d’armée. À gauche, la IVe armée française du général Gouraud lance une opération conjuguée sur le front de Champagne.

Le 21 octobre, la Ire armée américaine a progressé de 20 kilomètres et atteint la ligne générale, bois de la Grande Montagne – la Meuse –  bois de la côte Lémont – bois de Brieulles – bois des Rappes – bois de Bantheville – Saint-Juvin – Grandpré. L’avance de seize kilomètres et la pénétration de la Kriemhild Stellung ont été accomplies comme prévu.

La 90e division U.S. dans l’offensive Meuse-Argonne

La 90e division, sans sa brigade d’artillerie, est mise en réserve du IIIecorps, le 17 octobre. Le lendemain, la 179e brigade se porte vers le bois de Cuisy et pousse ses deux régiments sur la ligne Béthincourt – Montfaucon.

Ambulance de la 90e U.S.D.I. à Cunel.

Le 21 octobre, le IIIe corps tient la ligne bois de la côte Lémont jusqu’à Romagne avec ses 3e et 5e divisions. Les bois de Forêt, de Clairs Chênes et des Rappes ont été nettoyés mais les villages de Brieulles-sur-Meuse et de Bantheville restent toujours aux mains de l’ennemi. Sur la gauche du IIIe corps, la 89e division U.S., Ve corps, occupe la partie nord du bois de Bantheville. Ce jour, la 90e division reçoit l’ordre de relever la 5e et de prendre le secteur fixé par les limites suivantes :

  • À droite, Cunel – bois de Pultière – bois des Rappes (inclus).
  • À gauche, Romagne – bois de Bantheville (exclus).

La relève est terminée le 22 et le secteur passe sous commandement de la 90e division. La 155e brigade d’artillerie de la 80e USDI est mise à la disposition de la 90e USDI pendant toute la durée de l’opération.

Mitrailleurs de la 90e U.S.D.I. au bois des Rappes.

La mission de cette dernière consiste à renforcer ses positions au bois des Rappes et à pousser de fortes patrouilles pour enlever Bantheville et les hauteurs du village. Les gains devront être tenus et les lignes établies de la corne nord-ouest du bois des Rappes jusqu’à la pointe est du bois de Bantheville où la liaison sera établie avec la 89e USDI, en passant par les hauteurs au nord de Bourrut.

Le 23 octobre, 15 minutes avant l’attaque, l’artillerie prépare le terrain en bombardant Aincreville et en étendant son feu sur la ferme le Grand Carré et les bois adjacents. Les compagnies de mitrailleuses en position sur la lisière nord du bois de Bantheville, arrosent les cotes 270 et 241, au sud-est de Grand Carré et au nord-ouest d’Aincreville. À 15 heures, le 1er bataillon du 357e d’infanterie lance son attaque à partir du bois de Chauvignon, au sud de Bantheville. Le village est envahi sans montrer de résistance mais, au nord, la gauche du bataillon est stoppée par des tirs en provenance de la ferme le Grand Carré.

Le 24 octobre, pendant que le 358e d’infanterie avance prudemment sur la droite, au-delà de la route Bantheville – Aincreville, le 357ereprend son attaque sur le Grand Carré. Arrivé à cent mètres de la ferme, le bataillon d’assaut est refoulé par les feux des nombreuses mitrailleuses en position sur les hauteurs au nord et à l’est de l’exploitation. L’artillerie américaine peine à neutraliser cette puissante défense qui pèse sur les compagnies de tête. À 18 heures, la division annule son ordre et permute ses brigades. Le 26 octobre, la 180e passe en unité d’attaque et la 179e en réserve. La ligne de front de la division et des unités adjacentes n’évolue pas jusqu’au 1ernovembre, phase finale de l’offensive Meuse-Argonne. Les seuls faits saillants observés durant cette période transitoire sont la prise d’Aincreville par la 5e division et la relève de la 3e USDI par la 5eUSDI.

Dans la nuit du 30 au 31 octobre la 180e brigade relève la 179e en première ligne.

À la fin du mois d’octobre, la Ire armée américaine a atteint tous les objectifs qui lui étaient fixés pour la première phase de l’offensive Meuse – Argonne. Le bois de Forêt, les hauteurs de Cunel et de Romagne, la côte de Châtillon, ont été enlevés. L’ennemi a été chassé de la forêt d’Argonne où l’armée américaine est maintenant bien implantée. À l’est de la Meuse, les crêtes ont été conquises jusqu’à la partie sud du bois de la Grande Montagne. La Ire armée se trouve en mesure d’entreprendre la seconde phase du plan, c’est-à-dire de couper la ligne de chemin de fer qui alimente les armées allemandes au nord-ouest de Sedan et repousser l’ennemi au-delà de la Meuse.

Situation avant le lancement de la deuxième phase et préparation de l’opération.

Le 12 octobre, le front de la Ire armée, à l’est de Fresnes-en-Woëvre, est repris par la IIe armée américaine nouvellement créée. À l’ouest de Fresnes et jusqu’à la Meuse, la ligne est confiée aux XXXIIe et XVIIe corps français, sous commandement américain.

À l’ouest de la rivière, la ligne de front de la Ire armée américaine est tenue, de gauche à droite, par les IIIe, Ve et Ier corps U.S., incluant les bois de Forêt, des Rappes et de Bantheville, et la côte de Châtillon. Cette ligne s’étend vers l’ouest jusqu’à Grandpré où le contact est établi avec la IVe armée du général Gouraud, qui se trouve derrière l’Aisne, avec une tête de pont à Vouziers. Entre la gauche de la Ire armée U.S. et la droite de la IVe armée Fr, un saillant reste toujours aux mains de l’ennemi sur les hauteurs du bois de Bourgogne.

La deuxième phase de Meuse-Argonne est programmée pour le 1ernovembre. L’attaque principale sera conduite par le Ve corps, au centre du dispositif de la Ire armée U.S. Son objectif consistera à pénétrer la quatrième ligne fortifiée allemande en capturant les hauteurs de Barricourt. Le Ie corps assurera la protection du flanc gauche du Ve corps et forcera le passage vers Thénorgues. Il continuera son action vers le nord-ouest et effectuera sa jonction avec la IVe armée française au voisinage de Boult-aux-Bois. Le IIIecorps protègera le flanc droit du Ve corps et progressera sur les hauteurs à l’est de la Meuse.

Lorsque la quatrième ligne de défense sera enlevée, les positions allemandes à l’ouest de la rivière deviendront intenables. Les Ve et Ier corps poursuivront alors leur avance en direction de Sedan conjointement avec la IVe armée française pendant qu’à droite, le IIIecorps étendra son offensive sur Stenay et passera la Meuse dans la région de Dun-sur-Meuse. Le XVIIe corps français supportera les Américains lors de la traversée de la Meuse en mettant l’ennemi sous pression et en poussant éventuellement sur Damvillers.

la 90e division dans la Phase finale de l’offensive Meuse-Argonne

Le 29 octobre, la 90e division émet son ordre d’attaque pour le 1ernovembre. Elle devra progresser, après une préparation d’artillerie de deux heures, vers les hauteurs au nord et à l’est d’Andevanne et vers la crête au sud de Croix Saint-Mouclen, à un kilomètre à l’ouest d’Aincreville. Trois objectifs sont définis :

  • Objectif intermédiaire, ligne générale le long du ruisseau de Chéline – Grande Fontaine – cote 300.
  • Objectif principal, Croix Saint-Mouclen – les Tuileries.
  • Ligne d’exploitation, bois de la Cahourderie – Le Fourneau.

Le secteur de la division sera défini par les axes suivants :

  • Limite droite, bois de Rappes – Aincreville – bois de Babiemont.
  • Limite gauche, bois de Bantheville – Les Tuileries – Le Fourneau.

L’attaque sera menée par la 180e brigade ; la 179e restera en réserve.

Le 1er novembre, à 5 h 30, les troupes d’assaut s’élancent derrière le barrage roulant. Le premier bataillon du 359e d’infanterie passe Bourrut, traverse le ruisseau de Chéline et atteint la crête 273. Le second avance au-delà de la ferme de Chassogne et pousse vers Villers-devant-Dun en installant des avants postes à la lisière nord du bois. Le troisième qui reste en réserve à Aincreville envoie deux compagnies en direction du premier bataillon. Les positions sont tenues pendant la nuit.

Le 360e d’infanterie est stoppé sur sa droite par un feu nourri en provenance d’Andevanne pendant que sa gauche réussit à enlever la ferme le Grand Carré. Il conquiert le bois de Carpière dans l’après-midi. Le lendemain, l’attaque se poursuit avec pour objectif Le Fourneau puis la ligne de crêtes qui court des hauteurs de Sassey à celles de Halles.

Le 359e d’infanterie se lance à l’assaut de la ferme de Rémé puis poursuit vers Villers-devant-Dun. Les compagnies de droite sont stoppées avant d’avoir atteint la route Doulcon-Villers ; un appui préalable de l’artillerie est demandé pour renouveler l’attaque.

Le 360e d’infanterie ne peut atteindre ses objectifs de la cote 321 et du bois de Raux. Dans l’après-midi, les deux régiments réussissent à progresser légèrement. Le 359e occupe les bois à l’est de Villers et des Dix Jours. Son 3e bataillon porte deux compagnies sur le bois de Babiémont enlevé précédemment par la 5e USDI. Ces compagnies lancent quelques patrouilles à la cote 216, au centre d’une large dépression circulaire, à l’est du bois, appelé par les Americains : Punch Bowl (cuvette de Doulcon).

Dans la nuit, le IIIe corps prescrit à la 90e division d’attaquer dans la matinée du 3 novembre, la ligne de crêtes qui surplombe Dun, Sassey et Halles sous les côtes en poussant de fortes patrouilles vers Mouzay et Stenay. La 179e brigade est désignée pour mener cette mission. L’axe d’action du 357e d’infanterie sera dirigé sur le bois des Dix Jours avec comme objectif la cote 306 dans le bois de Mont. Le 358e d”infanterie orientera son effort sur les cotes 321 et 325 avec pour objectif la cote 318. Chaque régiment poursuivra son avance jusqu’à l’extrémité du surplomb. La 180e brigade restera sur ses positions. La préparation d’artillerie se limitera à quelques tirs d’obus à gaz non persistant dans les ravins de Montigny et de Halles. Un barrage roulant précèdera les troupes d’assaut pendant la progression.

Dans la nuit du 2 au 3 novembre, à droite de la 90e, la 5edivision réussit à capturer Cléry-le-Petit et le bois de Babiemont. À gauche, la 89e approche le village de Tailly. Dans la matinée, la 179ebrigade lance son attaque derrière le rideau de feu. Sur la droite, le 357e d’infanterie ne rencontre pas de résistance et atteint sans problème le bord de la falaise. À l’ouest, le 358e est soumis à un intense tir d’artillerie et à un feu de mitrailleuses croissant. La ligne de front est organisée de Sassey à Halles.

Dans la soirée, le 357e d’infanterie reçoit pour mission de faire traverser la Meuse et le canal à Sassey par l’un de ses bataillons et d’établir une tête de pont. Les deux autres bataillons se porteront sur Montigny et patrouilleront pour recenser tous les points de passages possibles. Ils localiseront, en outre, les positions de défense ennemies près de la rivière. Le 358e d’infanterie enverra un bataillon vers Laneuville, inspectera l’espace entre Mouzay et Stenay et assurera le contact avec la 89e division à la cote 205.

Ces ordres sont mis à exécution et, dans l’après-midi, les deux régiments réussissent à occuper les positions qui leur étaient assignées. La 90e U.S.D.I. est chargée de tenir la ligne de crêtes qui s’étend de Sassey à Halles pendant que la 5e division, appuyée par les deux artilleries, tente de sécuriser les points de passage. Pendant la nuit, des patrouilles de la 179e brigade sont prises à partie par des mitrailleuses placées près de Wiseppe.

Dans la nuit du 3 au 4 novembre, la 5e U.S.D.I. augmente significativement la pression pour tenter de traverser à Brieulles-sur-Meuse. Dans la journée du 4, des éclaireurs sont envoyés en reconnaissances pour localiser les positions ennemies et vérifier l’état des ouvrages qui enjambent la Meuse et le canal. Quelques patrouilles sont chargées de rétablir le contact temporairement perdu, avec les unités voisines. La 179e division se tient prête à forcer le passage dès que la situation le permettra. Dans la soirée, des éléments de la 5e division ont réussi à traverser la Meuse.

Dans l’après-midi du 5 novembre, le 3e bataillon du 357ed’infanterie, couvert par de nombreuses armes automatiques, construit une passerelle par-dessus le pont détruit de Sassey. Une tentative de traversée pendant la nuit, sous un intense feu de mitrailleuses, échoue. Le 2e bataillon pénètre dans Wiseppe mais ne peut s’y maintenir. La 5e division passe la Meuse en plusieurs endroits et établit une tête de pont de huit kilomètres de large et de deux kilomètres de profondeur entre Brieulles et Milly. La 89edivision s’est approchée de la Meuse et a placé des détachements dans Laneuville, Cesse et Luzy. Le lendemain, le 3e bataillon du 357ed’infanterie réussit à faire traverser par bateau une patrouille de six hommes au sud-est de Villefranche pour effectuer une reconnaissance en prévision d’une traversée imminente du bataillon. De son côté, la 5e division élargit sa tête de pont et progresse jusqu’à Charmois, Lion-devant-Dun, Murvaux et la côte Saint-Germain.

Le 7 novembre, Wiseppe est occupé par le 357e d’infanterie. Le IIIe corps établit un nouveau secteur pour la 90e division.

  • limite droite, ferme de Jupille exclue, rive est de la Meuse, le long du canal jusqu’à Mouzay.
  • limite gauche, Halles inclus, Laneuville exclu.

La mission de la division consiste à tenir la rive ouest de la Meuse en face de Milly, jusqu’à Laneuville, d’organiser la position et d’envoyer de fortes patrouilles pour garder le contact avec l’ennemi.

Les ordres de la 90e U.S.D.I pour le 8 novembre prescrivent de fortifier les villages qui bordent la rivière. La principale ligne de résistance s’établira des hauteurs de Halles jusqu’à la Meuse. Un régiment de la 180e brigade prendra la gare sur la butte de Montigny et couvrira la vallée entre ce village et Villers-devant-Dun.

Pont de Dun réparé par le 315e génie de la 90e division

Au matin du 8 novembre, le 357e d’infanterie envoie une patrouille sur la rive est pour vérifier l’information qui dit que les Allemands retraitent. L’ennemi est repéré dans les bois de Lion et de Mouzay. Aucune autre action n’est menée par la division, ce jour.

Le 9 novembre, la 90e division prescrit à la 179e B.I. de traverser la Meuse à Sassey, si le repli de l’ennemi est confirmé par les patrouilles, de tenir le passage et de progresser vers Montmédy par Baalon.

Le 357e d’infanterie occupera les hauteurs à l’ouest et au sud de Baalon et couvrira le 358e d’infanterie dans son action sur Stenay et sur le plateau au nord-est de la ville. Un bataillon de ce dernier régiment protègera le flanc gauche de la 89e division, à la cote 205 et assurera la liaison jusqu’à ce que les crêtes près de Baalon soient prises. La 180e brigade restera en réserve à Montigny et à Sassey.

À 15 h 35, le 357e d’infanterie franchit la rivière et le canal à Sassey. Le 1er bataillon est immédiatement dirigé sur Baalon par Mouzay alors que le 2e bataillon couvre le flanc gauche de la 5e division, le long de la route Lion-devant-Dun – Mouzay. Dans la soirée, le 358ed’infanterie traverse la Meuse avec ses 1er et 2e bataillons. À minuit, le 1er bataillon du 357e d’infanterie occupe Mouzay précédemment enlevé par la 5e U.S.D.I. pendant que les 2e et 3e bataillons marchent sur Baalon. Le 358e d’infanterie reste en réserve.

À l’aube du 10 novembre, la moitié du bois de Chenois est conquise malgré la perte de nombreux officiers au début de l’assaut. Un détachement est envoyé en reconnaissance à Baalon mais il est vite repoussé. Plusieurs autres tentatives plus musclées pour s’emparer du bourg, échouent. Dans l’après-midi, après une préparation d’artillerie, la ferme La Jardinelle est enlevée par le 2e bataillon qui se prépare à marcher sur Baalon par le nord-ouest et la cote 232.1. Un contre-ordre lui demande de rester sur ses positions et de tenir les hauteurs qui surplombent le village. Le 358e d’infanterie, qui a amené son 2e bataillon au voisinage de Mouzay, dans la nuit, le dirige maintenant vers Stenay où il rencontre une forte opposition au niveau du stand de tir. La résistance vaincue, le bataillon emprunte la route au sud du stand et occupe la vieille forge que les Américains nomment le “quadrangle” et qui servait de boulangerie à l’occupant. L’ennemi qui a organisé des positions défensives sur le terrain encadré par la Meuse et le canal, empêche toute progression. Le 2e bataillon, bien trop affaibli pour envisager un nettoyage de la ville, reste sur ses positions de la vieille forge. Le 1er bataillon est alors dépêché en renfort pour prendre la droite de son prédécesseur en progressant le long de la route Mouzay-Stenay. Il est stoppé par des tirs d’enfilade au niveau de Blanc Fontaine près d’un groupe de vieilles baraques à 500 mètres au sud de la ville. Ces tirs proviennent des hauteurs à l’est de Stenay, et du cimetière où des snipers sont retranchés. La brigade ordonne alors au 358ed’infanterie de tenir ses positions et d’envoyer quelques patrouilles dans Stenay pour titiller l’ennemi.

Dans la nuit du 10 au 11 novembre, la ligne de front de la 90edivision se résume en une série de positions détachées localisées comme suit : un kilomètre au sud-ouest de Baalon, à l’est et au nord de la ferme de La Jardinelle, deux cents mètres au nord de Blanc Fontaine et de la forge. Un trou de quatre kilomètres s’est creusé entre la division et la gauche de la 5e U.S.D.I. qui se trouve en forêt de Woëvre. La 89e division a franchi la Meuse à Pouilly dans la soirée du 10 et avance vers les hauteurs du bourg. Sa zone d’action est définie suivant l’axe Stenay-Montmédy. Une unité de cette division a traversé à Villefranche et progresse dans le dos de la 90e division.

Le 11 novembre, le 357e d’infanterie à droite de la 90e division continue de tenir ses positions. Quelques éléments du 2e bataillon s’infiltrent dans Baalon encore partiellement aux mains de l’occupant, à 11 heures. À 10 h 30, le 358e d’infanterie envoie quelques patrouilles d’officiers dans Stenay où elles  croisent des détachements de la 89e division qui ont traversé à Laneuville et atteint la partie ouest de Stenay ;  l’ennemi a évacué la ville. Au moment où l’armistice prend effet, à 11 heures, la ligne tenue par la 90e division demeure la suivante : hauteurs dominant Baalon, partie est de Stenay. Un vide de quatre kilomètres sépare toujours la division de la 5e U.S.D.I.

Château des Tilleuls avec 4 officiers Américains après l’offensive Meuse-Argonne.
Éléments du 358e d’infanterie de la 90e division U.S.

À partir du 12, , la 90e division veille à la bonne application des termes de l’armistice, récupère et s’entraine. À partir du 27, elle rejoint les troupes d’occupation qui marchent vers l’Allemagne. Du 28 novembre 1918 au 16 mai 1919, la division occupe les districts de Daun, Wittlich et Berncastel dans la région de Trèves.

Le 28 février 1919, la 315e batterie de mortiers de tranchée s’embarque à Saint-Nazaire pour les États-Unis. Le reste de la division la suivra le 17 mai. Les derniers arrivants débarquent à Charleston, en Caroline du Sud, le 15 juin 1919.

Durant la campagne Meuse-Argonne, les pertes de la 90e U.S.D.I. s’élèvent à 3851 hommes.

Sources :

  • Historique de la 90e USDI
  • ABMC 1934
  • A.M Stenay
  • Library of Congress
  • Collection Jean Marie

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