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89e USDI

La 89e division U.S. dans la Grande Guerre
Logo 89e division U.S.

Organisation et service depuis son arrivée dans l’A.E.F. jusqu’au 3 août 1918

La 89e division U.S. est constituée au camp Funston, Kansas, en août 1917 à partir d’officiers et d’hommes de l’armée régulière, du corps des officiers de réserve et du premier camp d’entrainement d’officiers de l’armée nationale. Entre septembre et octobre, elle est complétée par des éléments en provenance d’Arizona, du Colorado, du Kansas, du Missouri, du Nebraska, du Nouveau-Mexique et du Sud Dakota. En avril 1918, le transfert d’une partie des troupes de la division vers d’autres unités impose de combler la perte d’effectif par des recrues non aguerries.

Les principales unités composant la 89e division U.S. sont les suivantes :

Major-général  : Léonard Wood , William M. Wright

  • 177e brigade d’infanterie
    • 353e régiment d’infanterie
    • 354e régiment d’infanterie
    • 341e bataillon de mitrailleuses
  • 178e brigades d’infanterie
    • 355e régiment d’infanterie
    • 356e régiment d’infanterie
    • 342e bataillon de mitrailleuses
  • 164e brigade d’artillerie de campagne
    • 340e régiment d’artillerie (canons de 75)
    • 341e régiment d’artillerie (canons de 75)
    • 342e régiment d’artillerie (canons de 155)
    • 314e batterie de mortiers de tranchée

Troupes divisionnaires :

  • 340e bataillon de mitrailleuses
  • 314e bataillon de transmission
  • 314e régiment du génie
  • Staff du Q.G.
  • Trains

L’effectif théorique d’une division américaine est de 991 officiers et de 27114 hommes. Elle est armée de 24 canons de 155, 48 canons de 75, 12 mortiers de tranchée de 150, 260 mitrailleuses et 16193 fusils.

Major-général William M. WRIGHT et son staff

La 89e division U.S. débarque, en France, fin juin-début juillet, au Havre et à Cherbourg

Le 4 juillet, les fantassins commencent leur formation à Rimaucourt sous contrôle du IVe corps d’armée américain. La brigade d’artillerie se dirige sur Sainte-Hélène, Castelnau et Le Taillan.

Le 3 août, L’infanterie se déplace vers Toul, dans la région de la VIIIe armée française. Dans le même temps, l’artillerie divisionnaire se porte sur le camp de Souge pour se former.

Secteur de Lucey (4 août au 11 septembre), offensive de Saint-Mihiel (12 au 16 septembre) et secteur d’Euvezin (17 septembre au 8 octobre)

Le 4 août 1918, la 89e division U.S. relève la 82e division U.S. dans le secteur de Lucey. Le 10, elle assure le commandement d’un front qui s’étend de l’ouest de Remenauville à l’étang de Vargevaux, comme élément gauche du XXXIIe corps de la VIIIe armée française.

Le 20, la division se met sous les ordres du IVe corps américain. Elle couvre les flancs de la 2e division U.S. à sa droite et des 42e et 1redivisions U.S. sur sa gauche.

À 5 heures, le 12 septembre, la 89e division U.S. attaque entre Limey et Flirey avec trois régiments en ligne. À midi, elle organise une ligne défensive au sud de Beney en Woëvre. Pendant la nuit, les bataillons avancent vers leur objectif de Xammes-Milieu du bois de Xammes qui est enlevé le 13. Le régiment de gauche progresse jusqu’à l’extrémité nord du bois de Xammes mais il reçoit l’ordre de revenir sur l’objectif qui lui a été fixé.

Les 14 et 15 septembre sont employés à reconnaître les avant-postes ennemis de la position Michel Stellung.

Le 16, la 89e division U.S. pousse ses unités de tête jusqu’à l’extrémité nord du bois de Charey et organise sa principale ligne de résistance sur l’objectif que l’armée lui a fixé. Le 17 septembre, la division est chargée de tenir le secteur d’Euvezin.

Le 7 octobre, elle est relevée par la 37e division U.S.

Secteur Meuse-Argonne

Offensive générale du 26 septembre 1918

À partir du 12 octobre, la 89e division est mise à la disposition du Vecorps U.S. Le lendemain, elle marche vers le bois de Montfaucon puis se porte dans la région d’Epinonville où elle se tient à l’arrière de la 32e division U.S. De fortes patrouilles sont organisées pour repérer les positions ennemies et préparer la sécurisation de la zone.

Le 20 octobre 1918, la 89e division U.S. relève la 32e division dans le bois de Bantheville, à droite du Ve corps d’armée américain. Le nettoyage du bois, la réorganisation des positions et la préparation de l’attaque programmée pour le 1er novembre, occupent la division jusqu’à cette date.

Action de la 1re armée U.S.

À la fin du mois d’octobre, la Ire armée américaine a pratiquement atteint tous les objectifs qui lui étaient fixés pour la première phase de son offensive. La troisième ligne de défense allemande dans le bois de Forêt, sur les hauteurs de Cunel et de Romagne, et sur la côte de Chatillon au sud-est de Landres et Saint-Georges, est maintenant conquise. L’ennemi a été chassé de la forêt d’Argonne que la Ire armée américaine tient fermement en liaison à gauche avec la IVe armée française, à Grandpré. À l’est de la Meuse, les hauteurs ont été nettoyées jusqu’à la partie sud du bois de la Grande Montagne. La Ire armée américaine est maintenant en mesure de lancer la seconde opération qui consiste à couper la voie ferrée Carignan-Sedan-Mézières et à repousser l’ennemi au-delà de la Meuse.

Organisations défensives allemandes

À la veille de l’offensive, la 89e division U.S. reçoit ses instructions pour l’attaque du lendemain qui sont les suivantes :

  • Objectif intermédiaire : lisière nord du bois de Bantheville.
  • Premier objectif : Cote 300, ferme de la Bergerie.
  • Second objectif : Cote 322 au bois Le Fey, point 269 à un kilomètre au nord de Rémonville.
  • Troisième objectif : Les Tuileries, La Follarde.
  • Ligne d’exploitation : Le Fourneau, Tailly, Nouart.

L’offensive est lancée le 1er novembre après une préparation d’artillerie de deux heures et sous couvert d’un barrage roulant d’artillerie et de mitrailleuses. Vers 11 heures, le second objectif est atteint. Les troupes d’assaut progressent vers leur troisième objectif au nord du bois de Barricourt. Le bataillon de tête se retrouve désorganisé et les compagnies quelque peu mélangées après cette attaque.

L’opération est renouvelée le lendemain ; seules les mitrailleuses entrent en action pour la couvrir. L’objectif est la ligne d’exploitation. Dans la soirée, le 353e d’infanterie enlève Tailly et étend sa ligne au nord du bois de Barricourt, cote 292. Sur sa gauche, le 354ed’infanterie est stoppé par un feu nourri provenant des environs du village éponyme. Dans la nuit, le Ve corps ordonne de reprendre l’attaque, le lendemain, en élargissant le secteur de la 89e division.

  • Limite droite : Halles-Laneuville, exclus
  • Limite gauche : Nouart-Le Champy Bas, inclus

De son côté, la 90e division U.S. est chargée par le IIIe corps d’avancer vers la Meuse et de patrouiller à l’est de la rivière, vers Stenay et Mouzay. La 2e division U.S. doit pousser en avant vers la ligne d’exploitation qui court de l’ouest de Nouart à Fosse.

La 89e division permute ses brigades d’infanterie et engage la 178ecomme unité d’attaque. Le 355e d’infanterie envoie un bataillon vers Stenay, au travers de l’espace ouvert de la vallée au voisinage de Beauclair, vers une position à la lisière sud de la forêt de Dieulet. Le 356e d’infanterie reçoit l’ordre de pousser un bataillon par Le Champy Bas et la corne sud du bois de Belval pour établir et maintenir le contact avec la colonne de la 2e division qui progresse en direction de Beaumont.

Le 3 novembre, l’assaut est lancé. Le 355e d’infanterie progresse rapidement, son 3e bataillon atteint l’objectif qui lui a été fixé. Le premier bataillon rencontre une forte résistance qui l’oblige à stopper sa progression. Une batterie d’artillerie est mise en position au sud de Beauclair pour soutenir l’avance de l’infanterie ; dans la nuit, le village est enlevé. Le 356e d’infanterie atteint son objectif vers 10 h 30. Dans la nuit, son premier bataillon traverse la ligne d’exploitation mais est stoppé à la lisière sud du bois des Dames. La 89e division ordonne à sa brigade de tête de pousser vers la lisière nord de la forêt de Dieulet, d’établir une tête de pont à Laneuville et de prospecter le long de la rivière pour trouver des points de passage possible.

Le 4 novembre, le premier bataillon du 355e d’infanterie attaque sur la droite mais est stoppé par les feux de l’ennemi en provenance du nord de Beaufort et de la forêt de Dieulet. Au centre, le troisième bataillon du 355e supporté par le troisième bataillon du 356ed’infanterie, enlève Beaufort mais est incapable de progresser au-delà du village avant 15 heures. Les deux bataillons réussissent enfin à atteindre la lisière nord de la forêt et à pousser quelques patrouilles vers la Meuse. Laneuville est infiltré dans la soirée par les patrouilles du 355e d’infanterie, une heure après que l’ennemi se soit replié sur la rive droite et ait détruit les ponts et les ouvrages derrière lui.

Sur la gauche de la brigade, le 356e d’infanterie progresse vers l’extrémité nord-est de la forêt de Dieulet. Son deuxième bataillon tient la ligne face à la route Laneuville-Beaumont.

Dans la soirée, la division ordonne à la 178e brigade de rester sur la ligne de front, de nettoyer la zone qui s’étend du sud de la rivière jusqu’à la forêt de Jaulnay et d’envoyer de fortes patrouilles pour reconnaitre, durant la nuit, les abords de Pouilly, Inor, Luzy et Stenay. Une compagnie du 314e génie est missionnée pour inspecter les ponts le long de la Meuse et rapporter à la brigade. La réserve se charge d’établir une ligne défensive sur les hauteurs entourant Beauclair.

Calamity Jane en position au bois de la Haie près de Laneuville.

Dans la nuit, la 90e division a avancé sa ligne sur les hauteurs de Wiseppe avec sa gauche au Haut Trusse en liaison avec la 89edivision. La 2e division qui a attaqué dans la matinée les hauteurs près de Beaumont a peu progressé. Sa 4e brigade de marine reste en position près de la ferme Belle Tour en liaison avec la 89e division.

Le 5 novembre, la 178e brigade traverse la route Laneuville-Beaumont. Sur sa droite les 1er et 2e bataillons du 355e d’infanterie poussent jusqu’à la rivière. Le 3e bataillon place deux pelotons dans chacun des villages suivants : Laneuville, Cesse et Luzy. Trois pelotons du premier bataillon patrouillent le long de la rivière entre Martincourt et Stenay. Une ligne de résistance est établie sur la lisière nord de la forêt de Dieulet. Sur la gauche, le 356e d’infanterie traverse la forêt de Jaulnay. Pendant ce temps, le Ve corps ordonne de prendre les hauteurs à l’est de la Meuse. Les reconnaissances du génie font apparaitre que de Stenay à Inor, tous les ponts sont détruits. Il est donc décidé de traverser à Pouilly. Le troisième bataillon du 356e d’infanterie désigne un peloton pour traverser, supporté par des feux de mousqueterie et de mitrailleuses. Quatre compagnies de mitrailleuses sont mises à la disposition du bataillon pour cette opération. La brigade tente de passer en douceur depuis la rive sud de la rivière. Le bataillon se met en position avant la nuit et, en l’absence d’instructions à propos des forces qui doivent traverser, désigne la compagnie M précédée d’un peloton de volontaires. À minuit, 25 volontaires passent le canal et atteignent la première ile mais le pont qui relie cette ile au village est détruit. Un fort avant-poste est placé entre le canal et la voie ferrée à l’est du village.

Le 6 novembre, la 89e division occupe ses lignes comme la veille. La 1re division U.S. qui tient la gauche de la 2e division est redirigée vers Sedan, obligeant cette dernière à déplacer sa frontière droite au-dessus de la ligne Beaumont-Létanne en libérant du même coup la région au sud-ouest de Pouilly qu’elle tenait précédemment. Le 7 novembre, cette zone est reprise en compte par la 89e division qui étend donc son front par la gauche. Dans la journée, chacun des régiments de la 178e brigade propose de traverser la rivière, à Inor (355e), dans la courbe à l’ouest de Pouilly (356e) mais aucun passage en force ne se déroule dans les jours qui suivent.

Le 8 novembre, le 356e d’infanterie est désigné pour patrouiller le long de la Meuse, par barques, mais comme le matériel ne se trouve pas disponible, c’est à la nage que la reconnaissance s’effectue. Les informations rapportées par les patrouilleurs montrent que l’ennemi tient la rive droite de la rivière uniquement la nuit, qu’il y a des postes de chaque côté de Pouilly et que des mitrailleuses dans le village interdisent en permanence les approches du pont. Le lendemain, les patrouilles continuent, aucun changement n’intervient sur les positions de la division.

Pendant la nuit du 9 au 10 novembre, la 90e division U.S. traverse la Meuse à Sassey-sur-Meuse et atteint Mouzay vers minuit où elle reste en contact avec la 5e division U.S. qui occupait précédemment le village. Tôt dans la matinée, la 90e division porte sa gauche près de Baalon et au sud de Stenay, et tient ses positions durant toute la journée. Sur le front des 2e et 89e divisions, les unités préparent la traversée de la rivière qui doit avoir lieu dans la soirée.

Le Ve corps décide de forcer le passage à 18 heures, le 10 novembre. La 89e division est chargée de capturer les hauteurs à l’est et au nord-est d’Inor, tandis que la 2e division, à sa gauche, doit enlever celles qui se trouvent à l’est de Mouzon et au sud-est de Vaux. La 89edivision désigne le 356e d’infanterie pour franchir la rivière et lui prescrit de pousser ses bataillons jusqu’au nord-est de la route Moulins-Inor. Un peu plus au nord, le deuxième bataillon de ce régiment se joint aux Marines qui doivent traverser au sud de Villemontry. Le restant de la 178e brigade tiendra sa position actuelle et supportera l’opération par ses feux. La 177e brigade est chargée de pousser vers le nord, sur la rive est, en conjonction avec la 90e division. Elle devra nettoyer les hauteurs et garder la liaison avec la 178e brigade au nord d’Inor. Les 1er et 3ebataillons du 353e d’Infanterie sont chargés de traverser la Meuse par un pont de bateaux à l’ouest de Stenay et de pousser vers le nord-est le long de la route Stenay-Olizy jusqu’à ce que le contact soit établi avec la 178e brigade. Le 2e bataillon traversera à Villefranche, en contact avec la 90e division. La zone d’action de la 89e division est définie par les limites suivantes : à droite, axe Stenay-Montmédy-Virton ; à gauche axe Letanne-Autreville-La Ferté.

Pouilly libéré par la 89e division américaine.

Pour protéger les hommes du génie qui construisent deux ponts de bateaux face à Pouilly, l’artillerie divisionnaire ouvre le feu sur les positions ennemies. Les Allemands qui ont rapidement localisé les points de passage ripostent par des tirs nourris obligeant les ouvriers à stopper leurs travaux. La compagnie C du 314e génie assemble alors les barques par groupes de deux pour fabriquer un catamaran qu’il mette à l’eau dans le ruisseau La Wame, près de la ferme du même nom. À chaque traversée, 75 hommes sont embarqués et au bout de 1 heure 30, le 1er bataillon du 356ed’infanterie prend position sur la rive droite de la Meuse. Une deuxième embarcation est construite et mouillée en amont de ce premier point de passage. Dans la nuit, les 1er et 3e bataillons qui ont traversé la rivière, occupent Pouilly et poussent leur action jusque sur les hauteurs du village. Le 2e bataillon du 356ed’infanterie franchit la Meuse derrière le bataillon de marines, au bois des Hospices, puis se porte à la rencontre des autres unités de son régiment.

Passage de la Meuse des 2e et 89e divisions U.S.

Au matin du 11 novembre, le 3e bataillon du 353e d’infanterie rejoint le 2e bataillon après avoir traversé la Meuse à Villefranche. La mission de ces deux bataillons consiste à traverser Stenay quand la ville aura été enlevée par la 90e division, puis de pousser leur action vers Olizy jusqu’à leur jonction avec la 178e brigade. Au sud de Stenay, la 90e division est bloquée à la vieille forge et au Blanc Fontaine. Le 1er bataillon du 353e d’infanterie qui se trouve en position près de Laneuville dans la nuit du 10 au 11 novembre pénètre dans Stenay par l’ouest et installe des avant-postes sur les hauteurs nord de la ville. À 11 heures, l’armistice prend effet. Les 89eet 90e divisions opèrent leur jonction dans Stenay.

Château des Tilleuls avec quatre officiers Américains après l’offensive Meuse-Argonne.
314e génie US réparant le pont de Pouilly après l’armistice.
Éléments de la 89e division U.S.

Par la suite, la 89e division U.S. reste au voisinage de Stenay jusqu’au 24 novembre puis entreprend sa marche vers l’Allemagne. Du 10 décembre 1918 au 4 mai 1919, la division fait partie des troupes d’occupation du côté de Trèves et de Saarbourg. Le 5 mai, elle se porte sur Brest, où elle est embarquée pour son retour aux U.S.A.

Gains réalisés par la 1re armée U.S.

Les combats du Ve corps américain ont été menés jusqu’à 11 heures, le 11 novembre 1918. Il sera fortement reproché aux généraux Pershing et Summerall d’avoir ordonner de se battre jusqu’au bout sachant pertinemment que l’armistice allait être signé et que des vies seraient inutilement gaspillées. Une enquête sera lancée par le Congrès américain pour faire toute la lumière sur cette affaire. Ceci fera l’objet d’un prochain article.

Vies gaspillées

Sources :

  • ABMC 1934
  • Historique de la 89e division U.S.
  • Library of congress
  • Collection Jean MARIE

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