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Bataille de Verdun

Description succincte de la bataille

Au début du mois de février 1916, les Allemands regroupent une grande quantité de pièces d’artillerie lourde et de troupes, au nord de Verdun. Jamais un tel déploiement de moyens n’avait été mis en œuvre jusque-là. Les services de renseignement ainsi que le lieutenant-colonel Driant, député de Nancy, qui commande les bataillons de chasseurs situés en première ligne, en informent le Haut Commandement français.

Gallieni, ministre de la guerre, alerte Joffre, général en chef des armées françaises. Celui-ci reste sourd à ces avertissements ne croyant pas en une offensive sur Verdun, eut égard au caractère peu stratégique dont il juge cette ville. Trois jours plus tard, il répond à Gallieni d’une manière furibonde que tout va bien à Verdun et qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Bien au contraire, il désarme les forts de ce qu’il leur reste de pièces lourdes, pour préparer l’opération sur la Somme.

Le généralissime, auréolé de sa popularité, après sa victoire sur la Marne, n’accepte pas la contradiction. Il autorise, toutefois, le général de Castelnau, son second, à se rendre sur les lieux pour faire le point de la situation.  Après un bref déplacement et un long entretien avec le lieutenant-colonel Driant, de Castelnau ordonne de lancer des travaux défensifs d’urgence et en informe Joffre.
Quand le généralissime comprend ce qui se prépare, il envoie un détachement du génie en renfort, mais il est déjà trop tard.

Deux divisions allemandes (13e et 14e de réserve) du VIIe C.A de réserve sont prêtes à investir le bois d’Haumont, deux autres divisions (21e et 25e D.I) du XVIIIe C.A , le bois des Caures et deux divisions (5e et 6e D.I) du IIIe C.A , l’Herbebois.
Plus de 1200 pièces de tous calibres, pointent leur gueule sur Verdun.
En face, l’armée française leur oppose trois divisions la 14e, la 51e et la 72e d’infanterie appartenant au 30e C.A. commandé par le général Chrétien.

Offensive allemande sur Verdun ; source wikipedia.org

Le 21 février 1916, vers 7 h15, un obus de 38 cm tombe dans la cour du palais épiscopal de Verdun. C’est le point de départ d’une bataille qui va marquer le monde, l’ouverture des portes de l’Enfer au sein duquel des centaines de milliers de soldats français et allemands vont connaître, pendant 10 mois, l’Apocalypse.

Dès 7 h 30, la ligne qui s’étend du bois d’Haumont aux confins de l’Herbebois est battue par une pluie d’obus de tous calibres. De 16 heures à 16 h 15, le pilonnage s’intensifie, laissant présager une offensive imminente. Un tir de barrage est aussitôt déclenché pour inhiber toute tentative d’attaque.

Pendant 9 heures, des milliers de projectiles vont labourer le terrain sur ces trois positions, inhumant et exhumant alternativement le corps des morts. Les soldats français qui les défendent se trouvent pris sous un déluge de fer et de feu en rien comparable à ce qu’ils ont connu auparavant. Pas un seul mètre carré de terrain ne reste vierge après un tel bombardement. Toute la végétation est réduite en cendre, le sol est retourné et nivelé. Au terme de ces 9 heures, les massifs ressemblent à un paysage lunaire.

Après ce bombardement sans précédent, les troupes allemandes fortes de 80.000 hommes, s’élancent  à l’assaut des positions françaises de la rive droite, certaines de ne trouver aucun obstacle devant elles, après un tel cataclysme.

Très rapidement, elles s’emparent du bois de Consenvoye et du bois de Ville, et s’infiltrent en direction d’Haumont. En fin de journée, l’ennemi pousse des reconnaissances. Vers 16 h 30, il commence à s’engouffrer dans le bois d’Haumont ; à 23 h 25, il en est maître.

Au bois des Caures, les chasseurs tiennent bon malgré la perte de quelques points importants.
Entre 16 heures et 18 heures, le bombardement atteint son maximum surtout vers l’Herbebois et le bois de Ville. Vers 20 heures les Allemands conquièrent le saillant nord de l’Herbebois.

Source : verdunschlacht.net
En haut, monument d’origine de l’IR 24 à l’Herbebois ; en bas, ce qu’il en reste.

Après avoir constaté que l’ennemi occupe quelques tranchées de 1religne, le général Chrétien prescrit des contre-attaques pour le 22, à 6 heures. Le P.C du 30e C.A fonctionne à la maison des officiers à Souville.
Le 22 février 1916, sur le front de la 72e D.I., l’ennemi reprend l’offensive faisant avorter du même coup, l’action française initialement prévue. Le P.C. de la 72e D.I est transféré de Vacherauville à Bras.

Le 24 février, toutes les contre-attaques françaises sont arrêtées par l’artillerie allemande.
La situation devient extrêmement critique. De la Meuse à Douaumont, les Allemands occupent toute la 2e ligne française. Cette nouvelle avance, qui leur ouvrent la route de Verdun, met aussi en danger les positions françaises de la Woëvre dont la perte fragiliserait l’ensemble du système défensif des Hauts de Meuse.

Joffre, continuellement informé de la gravité de la situation, approuve, à ce moment, l’abandon de la Woëvre mais ordonne de tenir coûte que coûte sur la rive droite face au nord entre Meuse et Woëvre, et d’engager immédiatement le 20e corps.
Le commandement local ne peut plus assurer la conduite d’une bataille d’une telle envergure.

Le 24 février, Joffre décide de faire appel au général Pétain et à l’état-major de la IIe armée qu’il avait commandée lors de l’offensive de Champagne de septembre 1915. Il lui donne pour consignes, d’interdire le franchissement de la Meuse aux Allemands et de recueillir, si besoin est, les troupes de la rive droite. Il faut, quoi qu’il en coûte, sauver Verdun, dont la chute représenterait une grave atteinte morale, mais aussi une perte de prestige face aux Alliés.

Pendant 5 jours, de faibles effectifs vont contenir l’avance ennemie, permettant de gagner du temps, d’amener des renforts et d’amorcer la défense de Verdun sur la rive droite. À partir de ce moment, se précise déjà ce que l’histoire qualifiera de : “bataille d’usure.”
Le général de Castelnau, venu apprécier sur place la situation, maintient la défense sur la rive droite. Le général Pétain qui vient de prendre son commandement apprend que la veille, les Allemands ont pris le fort de Douaumont par surprise.

Pétain se fixe trois objectifs : réorganiser la défense pour fermer la brèche ouverte, aménager et consolider la ligne de front pour faire face à la situation jusqu’à l’arrivée des renforts, et préparer une bataille générale, car il pense que l’ennemi va l’étendre à la rive gauche.

Peu à peu, la poussée allemande est ralentie, voire arrêtée. Les batteries françaises postées sur la rive gauche de la Meuse, notamment sur les crêtes du Mort-Homme et de la Cote 304, la freinent terriblement. Il apparaît dès lors que les Allemands ne pourront plus venir à bout de la défense française sur la rive droite sans s’assurer la domination de la rive gauche.

Le 6 mars, ils étendent leur offensive à l’ouest, vers le Mort-Homme et la Cote 304. Malgré la débauche de moyens tant en hommes qu’en matériel, le gain de la rive gauche s’avère beaucoup plus difficile qu’escompté. Les Allemands piétinent et n’arrivent pas à s’approprier les deux hauteurs.

C’est alors que, le 9 avril, ils lancent une attaque générale sur les deux rives de la rivière. Elle n’obtient que des succès limités, ce qui permet au général PÉTAIN de lancer dans son ordre du jour, le célèbre : “Courage… On les aura !

Du 23 avril au 1er mai, les combats continuent à faire rage, particulièrement dans la zone du Mort-Homme. Chaque m2 de terrain conquis se paie au prix fort. Il apparaît alors que la victoire allemande sur Verdun devient de plus en plus problématique et que le spectre de la défaite se profile déjà.

Le général Joffre prépare, pendant ce temps, son offensive sur la Somme. La bataille de Verdun diminue les moyens qu’il voudrait y consacrer. C’est le moment de changer de stratégie. Il décide de donner au général Pétain le commandement du groupe d’armées du Centre. Le colonel de 1914 est désormais à la tête de la moitié de l’armée française. Pour le commandement direct de la bataille, Joffre choisit le général Nivelle, plus en accord avec ses idées offensives.

Dès le 2 mai, Nivelle, qui veut reprendre Douaumont, prépare une offensive. Le général Pétain qui juge différemment la situation, demande à Joffre, le 7 mai, d’avancer la date de l’offensive de la Somme alors que, le 8 mai, le maréchal Haig lui demande au contraire de la retarder.

Joffre prend, le 20 mai, la décision de réduire à 22 divisions, au lieu de 34, la participation française à l’offensive de la Somme en raison des exigences de la bataille de Verdun.
Le général Mangin, sous les ordres de Nivelle, programme une attaque visant à reprendre le fort de Douaumont. Elle est planifiée pour le 22 mai. Un bombardement préalable de 5 jours est déclenché pour préparer l’offensive française. Les efforts faits entre le 22 et le 26 mai, par Mangin et ses troupes, pour reprendre le fort de Douaumont, n’aboutissent pas. Pire, le 7 juin, le Fort de Vaux capitule.

Du 21 au 23 juin 1916, les Allemands déclenchent une énorme offensive qui s’étend du bois de Nawé à la batterie de Damloup. Après une violente préparation d’artillerie avec obus aux gaz asphyxiants, les divisions allemandes bousculent les positions françaises. C’est surtout à l’ouest de ce front que les lignes françaises craquent, plus particulièrement entre Thiaumont et Fleury. La situation devient critique, l’ouvrage de Thiaumont ainsi que l’abri 118 et PC 119 sont pris. Le fossé et le glacis de l’ouvrage de Froideterre sont investis ainsi que les abords de l’abri des quatre cheminées mais grâce à la pugnacité de la garnison et à l’intervention de renforts promptement dépêchés, ces deux positions sont préservées.

La manière de conduire la bataille par le général Nivelle ne donne pas les résultats attendus par Joffre. Mais, le 1er juillet, l’offensive de la Somme va changer la donne. Les importants moyens mis à la disposition des troupes franco-britanniques vont obliger l’ennemi à dégarnir le front de Verdun.

Devant la menace d’un effectif en hommes et en matériel qui se réduit de jour en jour pour alimenter ce deuxième front, les Allemands tentent un ultime effort. Du 10 au 12 juillet 1916, après une énorme préparation d’artillerie avec obus de gros calibre et obus aux gaz asphyxiants, ils attaquent en direction de Fleury et du fort de Souville. Ils échouent sur le fort de Souville mais réussissent quand même à s’emparer du sud de Fleury, de la poudrière et de l’ouvrage du Morpion. Ils occupent le bois de Fleury mais ne peuvent progresser davantage car ils sont exposés aux tirs de flanquement du fort de Souville qu’ils n’ont pas réussi à conquérir.

À partir de ce moment, face à un adversaire épuisé et grâce à leur supériorité matérielle, les Français reprennent l’initiative. La bataille de Verdun, comme celle de la Marne, s’achève sur une incontestable victoire ; Verdun n’est pas tombée aux mains des Allemands. Il reste à desserrer leur étreinte, à mettre la ville hors de portée d’une attaque brusquée.

Trois offensives seront nécessaires :

Celle du 24 octobre 1916 qui reprend le Fort de Douaumont, suivie le 2 novembre, de la conquête du fort de Vaux.

Celle du 15 au 18 décembre 1916 qui enlève la zone de couverture de Verdun par la reprise de Vacherauville, de la côte du Poivre, et du bois des Caures. Verdun, à ce moment, a coûté environ 378 000 hommes à l’armée française.

La troisième, en août 1917, ne répond pas seulement à la nécessité d’achever le dégagement de Verdun, elle s’inscrit aussi dans le cadre du redressement moral qui suit la crise des mutineries.

Liens vers images ; Ici

Sources :

  • “Verdun” de J.Péricard
  • “La Bataille de Verdun” du maréchal Pétain

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