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Batailles de Champagne

Joffre ordonne de poursuivre l’action d’ensemble, le 27. Une partie de l’artillerie lourde des IIe et IVe armées est approchée de la seconde ligne allemande. Deux divisions sont prélevées sur d’autres fronts pour étayer celui de Champagne (15e D.I. et 3e D.I.).

Carte des combats des 26 et 27 septembre 1915

À la IIe armée, l’attaque est lancée à 16 heures.

Le 1er C.A.C. réussit à occuper la ligne des crêtes à l’est de la main de Massiges, entre les cotes 199 et 191.

Le 20e C.A. enlève puis perd sur sa droite l’ouvrage de la défaite pendant que sa gauche s’établit au-delà de Maison de Champagne.

Le 11e C.A. porte son effort principal sur la butte de Tahure. Sa 21edivision est arrêtée devant la Courtine et le Trapèze mais sa 22e D.I. gagne du terrain vers le ravin de la Goutte et atteint la partie ouest de la Brosse à dents.

Au 14e C.A., il apparait que le général Baret a réussi à conquérir la cote 201 qu’il avait abordée la veille. Toutefois, le corps d’armée est exténué et devra consacrer la journée du 28 à se reconstituer et à se renforcer. Le 3e corps de cavalerie le suit et se tient prêt à exploiter la brèche éventuelle.

À la IVe armée, de Langle reçoit le renfort de la 139e D.I. prélevée sur le G.A.E. mais ne peut compter sur le 7e C.A. dont la 14e D.I. a été décimée. Il met à la disposition du général de Villaret, la 157e D.I. qu’il conservait en réserve d’armée. L’attaque est déclenchée à 16 heures.

Le 6e C.A. lance sur sa droite, les troupes de Briant (127e D.I.) sur la butte de Souain et la ferme de Navarin ; la ferme est conquise mais non dépassée. Sur la gauche, le général Gramat donne l’assaut aux tranchées de Lübeck et des Vandales. Il met pied dans cette dernière mais y est chassé dans la nuit.

Le 7e C.A. réussit avec sa 14e D.I. à reprendre la tranchée des Tantes mais ne peut poursuivre. La 37e D.I. prend pied dans la parallèle de Védegrange et atteint le réseau du bois Chevron.

Au 32e C.A., la 40e D.I. occupe la parallèle de Védegrange sur son front mais la 42e D.I. ne parvient pas à élargir la brèche qu’elle a réalisée dans la première ligne ennemie.

Deux nouvelles divisions (48e et 129e) viennent appuyer le dispositif en prévision de la poursuite de l’offensive. Les groupes à pied de deux corps de cavalerie seront également utilisés comme fantassins pour appuyer l’action.

Au terme de la journée du 27, la situation parait satisfaisante et propice à une percée sur deux points : la hauteur 201 et la tranchée des Tantes. Les Allemands ne sont pas en reste et continuent de se renforcer en artillerie et en infanterie.

Poursuite des combats, les 28 et 29 septembre 1915

La brèche des Tantes au 28 septembre 1915 : Carte au 28 septembre 1915

La brèche des Tantes au 29 septembre 1915 : Carte au 29 septembre 1915

Région de la ferme de navarin

Dans la nuit du 27 au 28, PÉTAIN apprend que les résultats du 14eC.A. ont été exagérés et qu’il n’existe aucune brèche sur la cote 201. Il découvre, en outre, que la ligne de défense ennemie reste continue et que les réseaux placés à contre-pentes demeurent intacts. Dans ces conditions, il souhaite suspendre momentanément l’offensive et procéder à une préparation méthodique. Les trois divisions (16eD.I.C., 3e et 15e D.I.) qui viennent d’être mises à la disposition de la IIearmée, constitueront le vecteur principal de l’attaque. Mais Joffre, venu sur place, détricote notablement ce plan. Les corps d’armée devront utiliser la journée du 28 à remettre de l’ordre dans leurs unités et à organiser le terrain conquis en prévision d’une nouvelle action.

Dans la nuit du 28 au 29, de Castelnau modifie encore le plan. Il demande à PÉTAIN d’appuyer, avec sa gauche, la IVe armée qui a fait le trou dans la seconde ligne allemande du côté de la tranchée des Tantes. PÉTAIN prescrit au 14e C.A. renforcé, de lancer une attaque sur les tranchées de l’arbre 193.

À la IVe armée, le 7e C.A. confirme la reprise de la tranchée des Tantes par la 14e D.I. et l’occupation de la parallèle de Védegrange par la 37e D.I.

À l’est de la route de Souain à Somme-Py, les troupes du général Briant (127e D.I.) attaquent, mais butent sur les réseaux et accusent de nombreuses pertes.

À l’ouest de cette route, les 56e et 12e D.I s’élancent sur les tranchées des Vandales et de Lübeck qu’elles ne peuvent enlever. Le général Gramat en accord avec de Villaret, prescrit aux trois régiments coloniaux qui lui ont été affectés, de franchir la brèche de la tranchée des Tantes et de se rabattre ensuite vers l’est pour prendre à revers la tranchée de Lübeck. Malheureusement, la fatigue des hommes dédiés à cette tâche (28e et 314e B.I.), et les feux violents de l’ennemi font avorter cette opération. Sur la gauche, la 27e B.I. n’a pas plus de succès sur la parallèle du bois Chevron. Sur la partie ouest de la parallèle de Chevron, l’action des 37e et 8e D.I. se conclut par un échec total.

Reliques des défenses en avant de la tranchée des Vandales près de l’ossuaire de la ferme de Navarin ; source streetview et Google Earth 2015

Une information erronée fait croire au commandant de la 14e D.I. que la brèche de la tranchée des Tantes a été franchie et que trois vagues de chasseurs gravissent les pentes, au nord, sans accuser trop de pertes, suivis de la 28e B.I. et d’une brigade coloniale. À la suite de cette rumeur qui se répand comme une trainée de poudre, de Castelnau demande à de Langle d’approcher de la brèche, toutes ses disponibilités . Aussitôt une attaque de nuit est programmée pour élargir la trouée et prendre à revers les tranchées de Lübeck et des Vandales ainsi que la parallèle du bois Chevron. Deux actions distinctes sont donc lancées ; la première menée par le 6e C.A. et la seconde par le 7e C.A. L’opération improvisée, mêlant des troupes fraiches et des troupes épuisées et affaiblies, et rassemblant des unités dispersées, n’a pas de cohésion. La vague de combattants qui devait déferler sur l’ennemi par la brèche de la tranchée des Tantes, se limite, en réalité, à un flux ténu et discontinu. Certaines unités n’arrivent qu’après le lever du jour. Les défenses allemandes ont finalement raison de cette attaque brouillonne.

Soldats français marchant dans une tranchée prise aux Allemands.

Le 29 septembre, vers midi, la situation peut se résumer ainsi :

Au 6e C.A., la 12e D.I. renforcée est toujours immobilisée devant les Tranchées de Lübeck et des Vandales. La 15e D.I.C. a éprouvé de sévères pertes en tentant de déboucher de la tranchée des Tantes. La 257e D.I. est en marche vers cette même tranchée.

Au 7e C.A. quelques isolés se trouvent au-delà de la tranchée des Tantes. Les 14e et 157e D.I. se trouvent aux abords et en arrière de cet ouvrage. Les hommes sont très éprouvés par les attaques successives de ces derniers jours.

Malgré ces échecs, Joffre est persuadé que la IVe armée est proche du succès. Il récupère tout ce qu’il peut trouver comme troupes disponibles pour renforcer le front de Champagne. Foch et Dubail reçoivent l’ordre de mettre à la disposition du général en chef toutes les unités qu’ils pourraient retirer de leur front ainsi que l’artillerie lourde et les munitions qui ne leur seraient pas strictement indispensables. Il réquisitionne en particulier la 4e D.I. qui opère dans les Hauts de Meuse.

Dans la soirée du 29, les divers échelons de commandement apprennent la réalité de la situation et découvre que l’importance des troupes qui avaient franchi la brèche avait été exagérée et que toutes ont été refoulées ou anéanties. Pour ne pas perdre le bénéfice des actions précédentes, le commandant de la 14e D.I. sollicite l’autorisation de lancer une nouvelle attaque. De Villaret lui donne le feu vert et, après entente avec le 6e C.A., il reçoit le renfort de la 257e B.I. Le général Lacotte (28e B.I.) qui supervise l’opération dispose donc de la 257e B.I ainsi que des 16e et 258e B.I., qui n’ont pas encore été engagées. Le général Blondlat (2e C.A.C.) est missionné pour exploiter le succès du 7e C.A. L’encombrement qui règne aux abords de la tranchée et la difficulté de s’orienter retardent le début de l’action qui n’aura finalement lieu que le 30 au matin.

Sources :

  • AFGG T2V1
  • AFGG T3
  • Photo de tête BNF GALLICA, presse, agence Meurisse

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